Des militantes, artistes, journalistes, et citoyennes, ont tenu un rassemblement ce 8 octobre, afin de dénoncer les crimes contre les femmes. Lancé par le collectif «femmes algériennes pour un changement vers l’égalité», cette initiative a pour but «d’interpeller les autorités sur l’expansion des féminicides » en Algérie.
Elles étaient une centaine à tenir un sit-in devant la faculté centrale. Munies de leurs pancartes, elles ont répondu à l’appel du collectif, qui entend par cette initiative « dénoncer les crimes de Chaima, Ikram, Razika, et toutes les autres victimes ».
Pour Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie, ces violences faites aux femmes ne sont pas des actes isolés. Pour elle il s’agit d’un système qui souvent banalise les violences contre les femmes. Elle estime que ça commence souvent par des insultes, des menaces verbales, des coups et ça se termine par un meurtre.
«Une des priorités est de faire de grandes compagnes de sensibilisation et d’accès à l’information. On a beau changer les lois, mais si les femmes ne connaissent pas leurs droits, elles ne vont pas dénoncer. Dans la constitution il est écrit que l’État doit tout mettre en place pour que l’égalité homme-femme existe. Or les violences à l’encontre des femmes sont un obstacle à cette égalité. » Ajoute-elle.
Selon le site «Feminicide Algérie», 38 féminicides ont été commis à travers le pays contre 75 en 2019. Le dernier en date, qui a créé l’indignation, et le cas de Chaime, violé et brulé, à Boumerdes.
Pour Amel Hadjaj, militante féministe « Il faut des solutions radicales. Des femmes déposent plaintes contre leurs agresseurs et restent des années à attendre que leurs affaires soient résolues. D’autres, en se rendant au commissariat, on leur dit oui il y a la loi mais elles devraient pardonner. Ce sont des conditions inacceptables, il faut que ça cesse » dénonce-t-elle.
Pour le collectif «femmes algériennes pour un changement vers l’égalité», le changement doit se faire notamment par le biais de l’abrogation du Code de la Famille de 1984 et la mise en place de lois civiles égalitaires, la révision de la loi du viol au niveau pénal et criminaliser tous les viols et toutes les violences faites à l’encontre des femmes.
Le collectif plaide également pour la fermeté dans l’application des lois existantes contre les violences faites aux femmes (harcèlement de rue, harcèlement au travail, viol, agressions physiques et morales. Et L’application de la loi contre le cyber-harcèlement, la cybercriminalité et l’apologie des viols, féminicides et toutes les violences faites aux femmes sur le net.
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