Véhicules moins de 3 ans, autorisations pour 4 concessionnaires ... Ferhat Ait Ali s'explique au Parlement
Véhicules moins de 3 ans, autorisations pour 4 concessionnaires ... Ferhat Ait Ali s'explique au Parlement
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L’annonce par le ministère de l’Industrie de la signature des autorisations provisoires au profit de quatre concessionnaires pour l’importation de véhicules neufs suscite encore la polémique. Mercredi, c’est le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui instruit Ferhat Aït Ali de faire preuve de « transparence » et « d’accélérer » le rythme de traitement des demandes. Ce jeudi 21 janvier 2021 au Parlement, le ministre de l’Industrie répond aux critiques.

Ferhait Ait Ali Braham fait l’objet de plusieurs critiques de la part des opérateurs du secteur automobile depuis la promulgation du cahier de charges en août 2020. Dernière polémique en date: la délivrance des autorisations provisoires pour l’importation de véhicules neufs.

Le ministre de l’Industrie a ainsi annoncé avoir signé lundi ces autorisations provisoires pour quatre concessionnaires. Ceux-ci ne seront pas identifiés auprès du grand public, fait savoir le département de M. Aït Ali, qui cite « la loi prohibant la publication d’informations d’ordre professionnel privé, à toute autre partie que celles intéressées par la procédure ».

Des autorisations signées en retard par rapport à l’échéance fixée par le ministère. La liste des concessionnaires retenus devait être annoncée le dimanche 17 janvier 2021. Le traitement des demandes se poursuit et sans échéance, a expliqué hier M. Ait Ali à la Télévision algérienne, qui rappelle que d’autres autorisations seront accordées.

Plus tôt dans la journée du mercredi, lors de la réunion du Gouvernement, c’est Abdelaziz Djerad avait déjà instruit le ministre de l’Industrie « d’accélérer le rythme de traitement des dossiers introduits au niveau du Comité technique placé auprès de son secteur et de veiller à l’exigence de transparence dans ce domaine ».

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Ferhat Ait Ali s’explique

Mais le rythme du traitement des demandes n’est pas la problématique soulevée par les détracteurs du ministre de l’Industrie. Le 12 janvier 2021, il a annoncé à la Radio nationale que les importations des véhicules touristiques ou utilitaires, camions y compris, seront plafonnées à 2 milliards de dollars au grand maximum.

A ce sujet, c’est le sénateur Abdelouahab Benzaim qui réagit, exigeant le gel du processus. Dans une déclaration à TSA, il dit rejeter « catégoriquement cette mesure. Je demande l’intervention du Premier ministre parce que cette opération d’importation des véhicules neufs est un coup dur qui sera porté à l’économie nationale ». Le montant avancé par Ferhat Ait Ali a suscité son indignation. « Le Premier ministre a donné instruction en faveur d’un plan d’austérité (…) pour ne pas toucher aux réserves (de change), puis le ministre de l’Industrie annonce l’octroi d’agréments anonymes pour 2 milliards de dollars », fait-il remarqué.

Des remarques que le sénateur entendait soumettre oralement au ministre, lors d’une séance ce jeudi au Parlement.

Lors de son allocution ce jeudi, Ferhat Ait Ali a précisé que les quatre concessionnaires ayant reçu les autorisations provisoires sont « algériens, de capitaux algériens ». Il a accusé « certaines parties de vouloir revenir aux activités suspectes ».

Il a rajouté que « toutes les demandes répondant aux conditions du cahier de charges seront acceptées ». Quant à la limite des importations de véhicules à 2 milliards de dollars, il a affirmé que ce secteur générera une plue-value de 1 milliards de Da au Trésor public (…) contrairement aux 12 milliards de dollars siphonnés par de faux constructeurs par le passé, qui faisaient de la sur-facturation de surcroît sans générer un centime au Trésor public ».

« Des parties étrangères font pression »

Autre polémique soulevée par le même sénateur, Abdelouahab Benzaim: celle du gel de la mesure permettant l’importation des véhicules de moins de 3 ans, énoncée par l’article 110 de la Loi de finances 2021. Ferhat Ait Ali a accusé « des parties étrangères de faire pression depuis Marseille sur le dossier des véhicules utilisés ».

« Dire que l’Etat ne perd pas économiquement car l’importation de véhicules de moins de 3 ans sera effectuée avec l’argent du Square est faux. Cet argent est suspect, issu de la surfacturation avec des antécédents criminels », a-t-il déclaré.

Il a aussi justifié sa décision par le fait que « notre système bancaire ne permet pas de transférer l’argent des importations du marché noir, sans factures. Ceci rend l’importation de véhicules de moins de 3 ans impossible », a-t-il déclaré.

Le même sénateur, tout comme d’autres opérateurs, à l’image de Youcef Nebbache, le président de l’Association  des concessionnaires  automobiles multi-marques (ACAM), ont surtout dénoncé la décision de Ferhat Ait Ali de ne pas appliquer, par « une simple déclaration », un article de la LF202 qui revêt un caractère exécutoire.

La critique émise par Youcef Nebbache, qui a démenti avoir qualifié M. Ait Ali de « catastrophe », lui a valu une plainte de la part du ministre de l’Industrie, pour « diffamation et diffusion de fausses informations portant atteinte à la sécurité publique ». Il comparait ce jeudi devant le tribunal de Bir Mourad Rais (Alger).

Ferhat Ait Ali a également essuyé les critiques du patron de l’ACAM pour avoir annoncé sa décision d’interdire les concessionnaires multi-marques.

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