L’État n’est pas prêt à revoir les conditions contenues dans les décrets relatifs à la construction automobile ou à l’importation de véhicules.
« Nous avons reçu plus de 180 dossiers de concessionnaires automobiles. Des dossiers qui manquent de documents ou qui ne répondent pas à certaines conditions contenues dans le cahier de charges. Nous avons saisi par écrit les concernés pour compléter leurs dossiers », a annoncé, ce lundi 28 décembre 2020, Ferhat Ait Ali, ministre de l’Industrie, à la Chaîne Une de la radio algérienne.
Les décrets exécutifs 20/226 et 20/227 du 19 août 2020 ont précisé les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de construction de véhicules et de l’activité de concessionnaires de véhicules neufs. « Ceux qui disent que les cahiers de charges seront révisés n’engagent qu’eux même. Certains ont formulé des observations objectives sur ces cahiers de charges. L’Etat est attaché aux conditions qu’il a posées parce qu’il estime qu’elles sont objectives aussi », a-t-il dit.
Ferhat Aït Ali a émis des réserves sur l’appellation « concessionnaires automobile ». Une appellation qui a été supprimée, selon lui, par le décret de 2015 « au profit de ceux qui font le montage auto». « Aujourd’hui, on parle de futurs concessionnaires, ceux qui vont être agréés selon les conditions du décret d’août 2020 et ayant toutes les garanties. Certains prétendent être des concessionnaires, mais de quoi? De plus, l’existence d’un concessionnaire multimarques est une hérésie juridique. On doit avoir la concession pour une seule marque sur base contractuelle», a-t-il tranché. Il a qualifié de « trabendistes » les « concessionnaires multimarques ».
29 milliards de dollars de réserves de change
L’Algérie doit, selon lui, préserver ses réserves de changes pour sauvegarder sa souveraineté financière. Il a évalué ces réserves à 29 milliards de dollars à la fin de l’année en cours. Aussi, le rythme des dépenses doit-il changer. Il a estimé que la priorité doit aller aux médicaments et au secteur industriel. « En Occident, on parle de marché parce qu’il y a une industrie automobile. En Algérie, on parle de marché de véhicules sans évoquer les usines », a-t-il annoncé.
Discussions avec les allemands sur l’industrie automobile
Ferhat Ait Ali a annoncé le début de discussions avec les allemands pour « lancer une véritable industrie concernant les véhicules de tourisme et les véhicules utilitaires ». « L’industrie automobile est une priorité, pas le marché automobile.
L’approvisionnement en matière de véhicules se fera selon les moyens financiers et selon les autres priorités du pays », a-t-il dit.
L’Etat a, selon lui, économisé près de 3 milliards de dollars en 2020 en mettant un frein à l’importation des véhicules. Selon lui, l’importation des voitures de moins de trois ans n’aura pas lieu compte tenu de l’impossibilité d’appliquer l’article 110 (de la loi de finance 2020) autorisant l’achat en extérieur de « véhicules d’occasion ». « Cet article ne sert pas l’intérêt de l’économie nationale », a-t-il déclaré.