Festival européen de musique: Mouss et Hakim ravivent l’esprit Zebda

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Festival européen de musique: Mouss et Hakim ravivent l'esprit Zebda
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Le groupe grec Panik at the opera et le duo franco-algérien Mouss et Hakim ont animé la deuxième soirée du 23ème Festival européen de musique qui se déroule jusqu’au 21 juin au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi à Alger (TNA).


Le public qui a fait le déplacement au TNA a fait la découverte du groupe grec Panik at the opera, constitué du chanteur George Tenorman Tziouvaras, du violoncelliste Stavros Parginos et du batteur Vangelis Kalamaras. Au lieu de la panique, le groupe a offert un plateau riche en musique mêlant la sensualité des airs méditerranéens aux sonorités du rock progressif et aux variations de la pop. La douceur côtoie l’aigre-doux et le piment fort dans la voix de George Tenorman Tziouvaras qui rappelle celle de Freddie Mercury, le leader du groupe britannique Queen.


Le groupe grec a interprété des titres célèbres de leur répertoire comme “She’s the soul of the world” (elle est l’âme du monde), “Dancing in the air” (danser dans les airs), “Space boy” (le garçon de l’espace) ou  “Way down the hole” (au fond du trou).
“Il est rare de trouver une structure composée d’un piano, d’un violoncelle et d’une batterie sur scène. Notre but est d’offrir une autre musique, d’autres propositions. C’est un projet qu’on ne peut pas voir ailleurs avec ce son et ce style”, a souligné George Tenorman Tziouvaras, après le concert.


Il faut, selon lui, voir le mot “panic” (panique) dans le bon sens. “On dit en grec “qu’il va avoir de la panique”, c’est qu’il va avoir de l’énergie, du tonus”, dit-il.  Les chansons et les compositions de Panik at the opera sont écrites d’une manière collective. “Ce que nous avons aimé chez les Algériens, c’est le sourire. Une sourire que nous avons trouvé partout autant que l’hospitalité”, a confié le chanteur grec.


“Tomber la chemise” !

Mouss et Hakim (les frères Mustapha et Hakim Amokrane) ont pris le relais sur scène pour rappeler parfois les “années Zebda”, ce mythique groupe né à Toulouse en France dans les années 1990, et pour interpréter des chansons de leur dernier album ” Les Darons de la Garonne » (sorti fin 2021) avec des textes inédits de Claude Nougaro.


Ce chanteur français, disparu en mars 2004, habitait le même quartier à Toulouse que les frères Amokrane. Hélène Bignon, sœur et éditrice de Claude Nougaro, a remis ces textes aux deux chanteurs. Mouss et Hakim ont interprété un titre phare du répertoire de Nougaro, “Nougayork” qui exprimait la découverte étonnante de l’artiste français de la ville de New York en 1987 : “Dès l’aérogare, j’ai senti le choc, un souffle barbare, un remous hard-rock. Dès l’aérogare, j’ai changé d’époque. Come on, ça démarre sur les starting-blocks”.


Mouss et Hakim ont repris aussi le célèbre “Tomber la chemise” du groupe Zebda qui, à l’époque, exprimait une certaine colère contre toutes les formes de stigmatisations. Une chanson qui avait fait fureur à sa sortie en 1998 dans l’album “Essence ordinaire”.
Un hommage a été rendu aussi à Dahmane El Harrachi, Iddir, Cheikh Hasnaoui, Matoub Lounes et Slimane Azem avec la reprise de leurs chansons. “Ces artistes ont joué un rôle auprès de nos parents plus que vital. Et nous en tant qu’artiste, on se pose souvent la question : “à quoi on sert”. Notre rôle est d’accompagner la vie des gens. Le quotidien, c’est un jour après l’autre.  On aime la générosité. On aime le fait de profiter d’être dans un spectacle. Demain, sera un autre jour. Le quotidien est souvent compliqué. La musique sert à se détendre. Et pour lâcher la pression, il n’y a pas mieux que la danse”, déclare Mustapha Amokrane (Mouss) après le spectacle.


“Pour nous, la musique est une prise de parole”

“Nous aimons bien faire de la musique qui a du sens. On rend hommage à nos parents qui étaient militants, qui avaient combattu pour leurs droits. Pour nous, la musique est une prise de parole”, a soutenu Hakim Amokrane. “Le vrai combat est d’aller chercher la solidarité et la démontrer. Notre mère amenait les malades à l’hôpital pour les héberger chez elle et leur préparer le couscous. Ces personnes qui venaient chez nous étaient devenus nos oncles et nos tantes. Notre père partait à l’aéroport récupérer des médicaments. Aujourd’hui, l’esprit Zebda, c’est l’esprit Amokrane”, a repris Mouss.

Dans les années 1990, Zebda était un groupe musical militant qui s’opposait à toutes formes de ségrégation et de racisme. Leur album “Le bruit et l’odeur” (sorti en 1995) se voulait une réponse cinglante aux propos, qualifiés de racistes, de Jacques Chirac contre les migrants établis en France, prononcés lors d’un discours à Orléans en juin 1991.


Ahlem Gharbi, directrice générale de l’Institut français d’Algérie et conseillère culturelle à l’ambassade de France à Alger, a annoncé, avant le concert, que Mouss et Hakim seront en tournée dans les instituts français à Oran, à Tlemcen, à Constantine et à Annaba.

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