Le festival international de danse populaire est de retour après sept ans d’arrêt. La 12ème édition de ce festival se tient à Sidi Bel Abbès et à Oran depuis le 30 juin et jusqu’au 5 juillet.
Samedi 2 juillet au soir, le théâtre de plein air Hasni Chekroun d’Oran a de nouveau été pris d’assaut par le public, après le festival national du raï.
« Nous accompagnons les 19ème Jeux Méditerranéens à Oran. L’ouverture du festival s’est faite le 30 juin au Théâtre régional de Sidi Bel Abbes avec des troupes de Tamanrasset, de Bouira, et de Sidi Bel Abbes ainsi que des spectacles d’Italie et de Turquie. Six pays participent à l’édition de cette année. Il s’agit, en plus de l’Italie et de la Turquie, de la Syrie, de la Grèce, de la Serbie et du Monténégro. Nous avons choisi des pays méditerranéens. Des troupes venues de dix wilayas participent aussi au festival », a précisé Sabrina Natouri, commissaire du festival.
Elle a précisé que le festival se tient sous le thème de « l’empreinte » (el basma) pour souligner le lien existant entre « la culture, la civilisation et l’identité » et les expressions chorégraphiques.
Ouverture prochaine d’un centre culturel turc en Algérie
Au début de la soirée, une troupe de Sidi Bel Abbes a exécuté des danses allouie avec des tableaux variés avant de laisser la place à la troupe du ministère de la Culture de Turquie qui a fait sensation avec des danses folkloriques de plusieurs région de l’Asie mineure de la région de la mer noire, du sud-est du pays, de la région Égéenne et du centre d’Istanbul…
« Vous avez eu un panel de danses typiques turques avec des tenues adaptées. La troupe a été agréablement accueillie tant qu’ici qu’à Sidi Bel Abbes. Les danses folkloriques sont pratiquées à l’occasion de cérémonies familiales ou de fêtes nationales. C’est un élément important de notre culture. Beaucoup d’enfants sont initiés à la danse dès leur jeune âge, certains suivent une carrière professionnelle. Il y a donc la transmission de la mémoire et de la culture », a expliqué Mahinur Ozdemir Goktas, ambassadrice de Turquie en Algérie.
Elle a souligné que la coopération culturelle entre l’Algérie et la Turquie est dense avec la signature d’une quinzaine d’accords après la visite du président Abdelmadjid Tebboune en Turquie en mai 2022.
« Il y a un accord pour l’ouverture d’un centre culturel turc en Algérie. Cela permettra de mettre en valeur notre mémoire et notre Histoire communes. La procédure pour l’ouverture de ce centre prendra une année. Nous constatons l’existence d’une réelle demande pour l’apprentissage de la langue turque en Algérie. C’est pour cette raison que l’ouverture de ce centre culturel est importante. Il s’agit aussi de faire plusieurs activités, mettre en contact des artistes des deux pays pour travailler en commun », a appuyé Mahinur Ozdemir Goktas.
Une danse pour « chasser les mauvais esprits »
La soirée a été marquée aussi par la participation d’une troupe de la région des Pouilles (Sud de l’Italie) qui a exécuté la taranta, une danse traditionnelle construite autour d’un mouvement circulaire avec un fort attachement au sol.
Antonia Grande, directrice de l’institut culturel italien à Alger, a expliqué que cette danse était pratiquée dans les temps anciens pour chasser les mauvais esprits. « C’est une danse cathartique. L’appellation taranta évoque la tarentule. Car on pensait que les personnes qui perdaient leurs esprits étaient piquées par cette araignée », a-t-elle dit.
Avant le spectacle italien, une troupe de Tamanrasset a animé la scène avec des danses traditionnelles touaregs.
Ce dimanche 3 juillet, des spectacles de danse sont prévus à la salle Es-Saâada d’Oran avec des troupes de Syrie et de Serbie.
La cérémonie de clôture du festival est prévue le 5 juillet à Oran, avec la participation de troupes de danse de Grèce et de Syrie.
Mélange d’andalous et de musique celtique
En clôture de la soirée de samedi, le groupe Djmawi Africa est monté sur scène pour faire « redécouvrir » au public des titres de l’album « Amchi », sorti en 2021. « C’est notre première date en Algérie après la pandémie de Covid-19. Nous avons repris en mars 2022 avec un concert à Paris. Nous n’avons pas eu l’occasion de présenter l’album Amchi sur scène. Nous allons avoir ensuite des concerts en France, en Suisse, puis au festival de Djemila », a précisé Abdou El Ksouri, guitariste.
Il a souligné que le genre musical de Djmawi Africa reste lié au métissage. « Nous nous attaquons à de nouveaux styles. Nous avons par exemple fait un mélange entre la musique celtique et la musique andalouse. Il y a des influences raï aussi. La particularité de ce projet est la participation de plusieurs chanteurs, plusieurs voix, avec des duos. Avec Amchi, nous offrons un nouveau visage du groupe », a ajouté Abdou El Ksouri.