Festival international de musique symphonique : quand les chinois jouent du Malouf

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Festival international de musique symphonique : quand les chinois jouent du Malouf
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Le coup d’envoi du 13ème Festival culturel international de musique symphonique a été donné, jeudi 16 mai, à l’Opéra Boualem Bessaih, à Alger. Le Malouf était l’invité de la cérémonie d’ouverture.


Samir Boukredera au violon, Abdelhakim Benchefra au qanoun, Sofiane Bouchama à la derbouka, Tahar Ayachi Mohamed au nay-zorna et Yacine Benahsene au târ ont accompagné Abbas Righi sur scène. Une scène déjà occupée par plus d’une centaine de musiciens de l’Orchestre symphonique de l’Opéra d’Alger et du Suzhou Symphony Orchestra de Chine.

Sous la houlette de Lotfi Saïdi, le grand orchestre a accompagné Abbas Righi. Après l’istikbar « Ya ahli andaloussi lilah daroukoumou » et « jadak el ghaïthou », la star du Malouf constantinois a interprété « Ya men bi sahm el achfar »,  « W thabini loukan fik el khir », « Ya ben el warchan » et a terminé par le célèbre « Ana lel medelel ».


« C’est la première fois que le Malouf est interprété en ouverture du Festival international de musique symphonique d’Alger. Sur scène, j’ai bien senti ce mélange entre les sonorités du Malouf et de la musique symphonique. J’ai été ravi par l’accueil du public. J’espère que cette expérience sera renouvelée pour d’autres styles musicaux algériens. Dans le Malouf, il y a peu d’airs grecs et turcs, du flamenco…c’est un mélange de beaucoup de sonorités. Donc, le Malouf peut s’adapter facilement à la musique symphonique. J’ai choisi des chants qui s’adaptent à l’orchestre symphonique », a déclaré à 24 H Algérie Abbas Righi.


Consacrer le Malouf dans la liste du patrimoine mondial

Il a salué la décision de l’Algérie de vouloir inscrire le Malouf dans la liste de l’Unesco du patrimoine immatériel de l’humanité. « C’est une décision importante surtout avec les tentatives actuelles de vouloir piller notre patrimoine culturel matériel et immatériel. Il est de notre devoir à tous de protéger notre patrimoine et d’œuvrer à l’inscrire dans la liste de l’Unesco », a-t-il dit.


Il a plaidé pour l’écriture de toutes les partitions du Malouf pour les préserver de la disparition. Il a évoqué l’expérience d’Abdelmalik Merouani à Constantine qui fait ce travail depuis plusieurs années. « C’est un travail difficile mais nécessaire. Il s’agit de transcrire en partition des pièces de douze noubas. Des noubas accompagnées de Qaça’id, de mouwachahat, de mahjouz  et de hawzi », a soutenu Abbas Righi.


En première partie de soirée, les chefs d’orchestre Lotfi Saïdi (Algérie) et Chen Xieyang (Chine) se sont relayés pour diriger l’orchestre avec un programme varié. Après « la force du destin » de l’italien Giuseppe Verdi, « la Farandole » de la musique de scène romantique « l’Arlésienne » du français Georges Bizet, la scène a été cédée à la soprano chinoise Wen Muya pour interpréter « O mio babbino caro » (Oh mon cher papa) de l’opéra « Gianni Schicchi » de l’italien Giacomo Puccini. La soprano algérienne Dina Sirine Khiari a, pour sa part, interprété « Vissi d’arte » (J’ai vécu pour l’art) de l’opéra « Tosca » du même Puccini.


Concerto pour marimba

Wen Muya est revenue ensuite accompagnée du ténor Tong Zhang pour interpréter « La Ci darem la mano » (Nous nous donnerons un coup de main) de l’opéra « Don Giovanni » de l’autrichien Wolfgang Amadeus Mozart. Et pour la première fois lors du festival d’Alger, le concerto pour marimba et orchestre du brésilien Ney Rosauro est exécuté sur scène. La percussionniste et timbalière Nadia Bendejaballah a été accompagnée par l’orchestre symphonique pour une douce fusion avec les sonorités sud-américaines du xylophone de naissance mexicaine.

La Palestine était également présente lors de la cérémonie d’ouverture avec l’interprétation par Asma Alla de la chanson  « Asbaha indi al ana boundoukia » (أصبح عندي الآن بندقية) rendue célèbre par Oum Kaltoum sur une composition de Mohamed Abdelwahab et des paroles de Nizar Kabbani.


Le choeur dirigé par Zohir Mazari a, ensuite, interprété « Danses polovtsiennes » de l’opéra « Le Prince Igor » du russe Alexandre Borodine, puis la fameuse cantate « Carmina burana » de l’allemand Carl Orff, adaptée en langue arabe par le regretté Rabah Kadem.


« Nous sommes ravis d’accueillir l’Angola et le Venezuela qui participent pour la première fois et ravis d’avoir la Chine comme pays invité d’honneur pour célébrer les 65 ans de l’établissement des relations diplomatiques entre nos deux pays. La Chine est venue avec  un orchestre composé de 80 musiciens, le Suzhou Symphony Orchestra. Les musiciens chinois et algériens ont joué ensemble lors de cette cérémonie d’ouverture du Malouf. Nous voulons que le Malouf soit interprété d’une manière académique dans le futur », a déclaré Abdelkader Bouazzara, commissaire du festival.


Vivre-ensemble en paix

Soraya Mouloudji, ministre de la Culture et des Arts, a souligné, dans son allocution, que l’ouverture du festival, le 16 mai, Journée internationale du vivre-ensemble en paix, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 8 décembre 2017. « Cette journée est un moyen de mobiliser régulièrement les efforts de la communauté internationale en faveur de la paix, de la tolérance, de l’inclusion, de la compréhension et de la solidarité, et l’occasion pour tous d’exprimer le désir profond de vivre et d’agir ensemble, unis dans la différence et dans la diversité, en vue de bâtir un monde viable reposant sur la paix, la solidarité et l’harmonie », souligne l’ONU.


Soraya Mouloudji a rappelé que l’Algérie est à l’origine de la proposition de la proclamation de  cette Journée. « Cette date-symbole confirme l’engagement et l’attachement des dirigeants politiques algériens aux principes de la paix et du rejet des attaques à la souveraineté et à la sécurité des peuples(…) La musique symphonique est une langue universelle, porteuse des nobles valeurs de fraternité et de paix entre les peuples », a-t-elle déclaré en rappelant le soutien de l’Algérie au peuple palestinien.


Outre l’Algérie et la Chine, douze pays participent au 13ème Festival culturel international de musique symphonique qui se déroule jusqu’au 22 mai 2024. Il s’agit de l’Angola, de la Tunisie, de la Syrie, de l’Égypte, de l’Italie, de la Russie, du Venezuela, du Mexique, de l’Allemagne, de la France, de l’Autriche, et de la Tchéquie.

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