L’orchestre italien Filarmonica Arturo Toscanini est venu en force au 12ème Festival international de musique symphonique d’Alger qui se déroule à l’Opéra d’Alger Boualem Bessaih jusqu’au 20 octobre 2022.
Une cinquantaine de musiciens étaient sur scène, mardi 18 octobre 2022, pour la quatrième soirée du festival. Mené par le maestro Enrico Onofri, l’orchestre, constitué en 2022 en remplacement de l’Orchestra dell’Emilia Romagna Arturo Toscanini, a entamé le concert par « La Cenerentola », un opéra bouffe du compositeur italien Gioacchino Rossini, inspiré de « Cendrillon » du français Charles Perrault.
Le premier violon Costea Mihaela a pris ensuite le relais pour interpréter avec brio une variation sur le célèbre opéra de l’autre italien Giuseppe Verdi, « La traviata ». Composé en mars 1853, cet opéra, constitué de trois actes, est l’un des plus joués actuellement dans le monde. « C’est un opéra majeur du répertoire de la musique classique européenne. On ne peut pas l’éviter », a souligné Enrico Onofri.
Costea Mihaela a fait preuve d’une grande virtuosité suscitant un tonnerre d’applaudissements dans la salle. Filarmonica Arturo Toscanini a terminé le concert par une interprétation magistrale d’un large extrait de l’opéra Gioachino Rossini, « Le Barbier de Séville », tirée de la comédie de Beaumarchais, « Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile ».
« Les jeunes commencent à venir assister aux concerts »
« Nous axé notre concert sur les symphonies et les ouvertures d’opéras italiens par exemple « Medea » de Luigi Cherubini, l’un des plus anciens opéras italiens de l’époque classique », a précisé Enrico Onofri.
Selon lui, la musique contemporaine italienne se réfère à la tradition de l’opéra des siècles derniers. « Cela a déjà commencé dans les années 1970. Mais, il faut dire, qu’il y a de moins d’opéras aujourd’hui. C’est partout pareil dans le monde. L’époque n’est plus peut être celle des opéras. Il y a quelques productions dans le nord de l’Europe et un peu en Italie. Pour le public, cela dépend de la ville où les concerts ont lieu. J’ai moi même constaté que les jeunes commencent à venir assister aux concerts », a souligné Enrico Onofri.
Senteurs d’Orient
L’Orchestre symphonique du Caire a précédé l’orchestre italien sur scène. Dirigé par Ahmed El Saedi, les musiciens égyptiens ont interprété la symphonie numéro 39 du compositeur autrichien Wolfgang Amadeus Mozart. Composée en juin 1788, cette symphonie, dont les conditions de création restent peu connues, comprend quatre mouvements : « Adagio, Allegro », « Andante con moto », « Menuet et Trio » et « Allegro ».
Au début, l’orchestre égyptien a joué pour la première fois « Passacaglia pour cordes », une pièce composée par Ahmed El Saedi.
« C’est un mélange entre les traditions orientales et la musique européenne. Dans mes compositions, j’utilise des éléments de la musique arabe en s’appuyant sur la langue et les techniques orchestrales européennes. Je m’appuie aussi sur les rythmes arabes dans la distribution orchestrale. Il faut savoir que la musique symphonique accepte le rajout d’autres expressions musicales », a expliqué Ahmed El Saedi.
L’Orchestre symphonique du Caire en est à sa deuxième participation au festival d’Alger. « En 2019, nous étions venus pour assister au concert d’ouverture. A l’époque, l’Egypte était le pays invité d’honneur. Au Caire, l’Orchestre symphonique est à sa 64ème saison. C’est donc une longue tradition. Il y a un public fidèle qui assiste à tous nos concerts », a ajouté le chef d’orchestre.
Ahmed El Saedi est actuellement président de la Société philharmonique égyptienne. Il a dirigé des orchestres dans plusieurs pays dont l’Autriche, où il a été formé, la Pologne, la Lituanie et le Brésil.
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