Fête de l’indépendance : une pensée aux « détenus d’opinion »

2
Pensée pour les détenus d'opinion
Archives
Google Actualites 24H Algerie

Soixante-dix-neuf  !  C’est le nombre de détenus d’opinion comptabilisés par l’excellent Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD) sur les réseaux sociaux à qui on ne peut rendre qu’un vibrant hommage pour son suivi. A ces 79 détenus dont certains sont connus, d’autres quasi anonymes, il faut rajouter ceux qui ont été arrêtés, jugés, purgé leur peine puis libérés.

Triste bilan à la veille du 58eme anniversaire de l’indépendance nationale.  Qui aurait cru que l’Algérie allait connaitre une telle répression plus d’un demi-siècle après avoir arraché son indépendance au prix d’une longue guerre avec ses milliers de morts, de blessés, de familles meurtries. Les motifs des arrestations sont presque toujours les mêmes : atteinte au moral de l’armée, collusion avec des puissances étrangères, atteinte à la personnalité du Président de la République, atteinte à l’ordre public… Très souvent en se basant sur de simples écrits de leurs auteurs sur les réseaux sociaux.

Le pouvoir a fait voter, en avril dernier, en plein confinement et dans une APN presque vide, une loi criminalisant la diffusion de fausses informations pouvant « porter atteinte à l’ordre public et à la sûreté de l’Etat ». Sauf qu’il n’est pas facile de prouver que la diffusion de ces fakes news est intentionnelle ou juste due à la recherche de scoops par une presse en mal de reconnaissance, ou simplement parce qu’on a été induit en erreur. L’application de cette loi sera très difficile dans un contexte caractérisé par la multitude d’informations émanant de toutes part et du sacrosaint principe de ne jamais nommer la source.

Lorsqu’un pouvoir est légitime, il ne peut s’arrêter à ces considérations. Les citoyens algériens, en stoppant le « Hirak » dès les premiers signes de la pandémie du Corona Virus, ont prouvé leur pacifisme et leur réalisme. A notre connaissance, aucun de ces détenus n’a appelé à manifester pendant la pandémie qui a touché gravement notre pays. Tous ceux qui veulent mettre l’Algérie à feu et à sang, auteurs de vrais fakes news, ne résident pas en Algérie, qu’ils soient nationaux ou étrangers.

Beaucoup ont espéré du pouvoir une libération de tous les détenus pendant le mois de Ramadhan, mois de la Rahma et de la Maghfira. Espoir volatilisé !

Dans un contexte économique et social des plus difficiles que connait l’Algérie, aggravé par la crise du Corona virus et la baisse drastique de nos réserves de change, les priorités gouvernementales devraient être limitées à la gestion de cette crise et à la résolution des nombreux problèmes dans lesquels se débattent les Algériens. Or, depuis le début de la crise, l’actualité nationale a été dominée principalement par ces arrestations, libérations re-arrestations…  Un feuilleton dont on pouvait se passer.

« Je m’engage par devant Dieu et par devant le peuple à tout entreprendre, si je suis élu à la magistrature suprême, pour réaliser les attentes et les aspirations légitimes portées par le Hirak du 22 février pour un changement global et véritable à même de permettre à notre pays de se redresser et prendre un nouveau départ » affirmait le Candidat Tebboune avant son élection en présentant les 54 mesures de son programme ambitieux qui touche à tous les domaines.

Certes il est trop tôt pour le juger sur ses résultats. La révision de la constitution, entamée en pleine période de confinement, n’a pas suscité les grands débats qu’on attendait. Mais le programme présidentiel ne peut être mis en œuvre sans l’adhésion des citoyens et sans leur confiance.

Si le peuple algérien unanime a adhéré à son indépendance c’est parce qu’il savait qu’elle a été chèrement acquise et qu’il avait confiance en un avenir meilleur. Comme toutes les manifestations qui rappellent notre glorieuse lutte de libération nationale qui suscitent tant d’engouement – y compris chez les jeunes-  .

C’est la raison pour laquelle le Président de la République pourrait profiter de la commémoration de cette fête nationale pour ordonner la libération de tous les détenus d’opinion et principalement ceux-là parce que leur arrestation est injuste. Tout simplement.

Article précédentCour d’Alger : contrôle judiciaire confirmé pour Hakim Addad, report du procès en appel de Boumala au 20 septembre
Article suivantCoronavirus: 365 nouveaux cas en 24h, inquiétante évolution des bilans

2 Commentaires

  1. Une pensée d’abord pour les chouhadas qui ne sont plus de ce monde ,eux qui ont permis à Alger 24h d’être lu en ce moment;je pense que c’est la moindre des choses qu’on leur doit!!

Laisser un commentaire