FIOFA: Ghaza de la “Distance zéro”, des documentaires pour raconter une guerre génocidaire

0
FIOFA: Ghaza de la "Distance zéro", des courts documentaires pour raconter une guerre génocidaire
Google Actualites 24H Algerie

C’est à Oran, lors de la 12ème édition du Festival International du Film Arabe, que Distance Zéro, ds courts métrages documentaires tournés par des amateurs ou des professionnels sous les bombes de l’armée d’occupation, ce qu’est devenu la vie à Ghaza depuis Le déluge d’Al Aqsa. Chacun des 22 films projetés, réalisé par un cinéaste palestinien sur place, capture, à travers sa caméra, la résistance des gens ordinaires sous la menace constante des bombardements israéliennes. Des œuvres qui ont ému et interrogé un public nombreux, solidaire de la cause palestinienne.

Un acte de résistance artistique

Dans son allocution d’ouverture, Abdelkader Djeriou, Commissaire du Festival, a qualifié ces films de témoignages exceptionnels du courage et de la ténacité des cinéastes palestiniens. Ils ont osé filmer au plus près, à “distance zéro”, ce que beaucoup préfèreraient ignorer : l’horreur quotidienne, les décombres, la mort. Ces images brutes, capturées avec des moyens limités dans les dévastations laissées par l’agression israélienne, deviennent des archives précieuses d’une guerre qui tente d’effacer un peuple et son histoire.

Pour les cinéastes de Distance Zéro, filmer est un acte de survie, un moyen de ne pas sombrer dans l’oubli. “Ces films sont plus qu’un document”, a déclaré le réalisateur et producteur palestinien Rachid Machharaoui, l’initiateur du projet. “Ils sont un cri lancé au monde pour témoigner de la réalité de Ghaza, et en Algérie, cette projection a une saveur particulière. un autre sens”.

La création face au chaos

Les onze courts-métrages présentés au festival sont chacun un regard unique sur la vie sous l’oppression. Pendant que “Selfie” de Rima Mahmoud et “La Ichara” (pas de signal) de Mohamed Cherif explorent le quotidien avec une poignante sincérité, “Flash Back” d’Islam Zerai ou “Sada” (Écho) de Mustapha Kilab conjuguent le passé et le présent pour mieux refléter le traumatisme collectif. Le film al Moualim (Enseignant) de Tamer Nedjm ramène les spectateurs aux bancs d’école, où l’innocence des enfants est abîmée par le fracas des armes. Quant à Over Load d’Alaa Islam Ayoub, il illustre la surcharge émotionnelle que vivent les habitants de Ghaza, déchirés entre résilience et désespoir.

Machharaoui souligne l’importance de ces récits, souvent très succincts, des séquences de vie, qui “ne se racontent que dans Distance Zéro“. Plus qu’un simple projet, ces films incarnent la résistance collective des Palestiniens, gravant dans la pellicule l’indicible douleur d’un peuple sous le joug de l’oppression.

Une projection interdite et dérangeante

Si Distance Zéro a su trouver son public en Algérie, il n’en est pas de même à Al Qods occupé, où la projection a été violemment interrompue par l’armée israélienne, qualifiant l’événement “d’activité terroriste”. Cette censure rappelle à quel point ces œuvres dérangent par leur vérité crue et par la portée symbolique qu’elles revêtent.

Les cinéastes palestiniens, malgré cette répression, n’abandonnent pas leur mission. “Ces films seront montrés dans 80 pays”, a assuré Machharaoui, confiant dans le pouvoir universel du cinéma comme vecteur de résistance et de mémoire. L’objectif est de porter la voix de Ghaza jusque sur les scènes internationales, y compris aux Oscars, non pour la récompense, mais pour que la lumière soit faite sur cette sale guerre passée sous silence.

Cinéma et mémoire collective

La force de Distance Zéro réside dans sa capacité à saisir l’insaisissable : la douleur d’un peuple privé de son territoire, de sa dignité, et souvent même de son identité. Ces courts-métrages, par leur diversité de styles et de visions, composent un portrait sensible et sans concession d’une tragédie humaine. La projection à Oran résonne alors comme une déclaration : tant que ces films existent, tant que les voix de Ghaza continuent de vibrer à travers la pellicule, personne ne pourra les faire taire.

L’écho de Distance Zéro dégage une intensité particulière, comme si la douleur de Ghaza trouvait une résonance unique sur le sol algérien, où la mémoire de la colonisation et de la lutte pour l’indépendance reste vivace. Le cinéma, ici, devient un lien puissant entre des histoires communes de résistance, de souffrance, mais aussi d’espoir. Un espoir fragile, mais vivace, qui se nourrit de la solidarité entre les peuples, de l’Algérie à la Palestine.

Article précédent12e FIOFA: Lyd, une blessure à vif, une mémoire fracturée
Article suivant12e Fiofa: “Terre de vengeance”, une histoire ennuyeuse sur une revanche incertaine

Laisser un commentaire