Le Canada est de retour à la Foire internationale d’Alger (FIA) après des années d’absence. Ce pays d’Amérique du Nord sera présent à la 55e édition FIA, prévue du 24 au 29 juin 2024, au Palais des expositions des Pins maritimes (Safex), à l’Est de la capitale.
« La délégation canadienne est composée d’une vingtaine d’entreprises exerçant des activités dans les domaines des technologies de l’information, des technologies propres, d’aéronautique, d’agriculture, d’éducation et de formation », a déclaré, ce mercredi 12 juin, Michael Callan, ambassadeur du Canada en Algérie, lors d’une conférence de presse au siège de l’ambassade à Alger.
Il a cité certaines entreprises qui seront présentes à la FIA : Adroit Overseas Enterprises Ltd, R&W Aerogroup, SEI Industries, Logient, Go Move AI, DBO Expert (traitement des eaux usées, représentée par la SARL Envirostep), Pergamon Perceptive Technologies (solutions logicielles et intelligence artificielle) et Solnor Environnement Inc (études de sols, analyses de sols et d’eau, décontamination et réhabilitation des sols).
Des établissements d’enseignement supérieurs seront également à la FIA à l’image de Niagara College (institut d’art appliqué et de technologie), HEC Montréal (école supérieure de gestion) et English For All DZ (école d’apprentissage de la langue anglaise).
« L’Algérie, premier marché d’Afrique pour les exportations canadiennes »
« Le Canada et l’Algérie entretiennent des relations commerciales dynamiques et diversifiées axées principalement sur les échanges commerciaux et les investissements. Le Canada a la volonté de construire avec l’Algérie un partenariat solide et mutuellement bénéfique. L’Algérie est le premier marché d’Afrique pour les exportations canadiennes et est le quatrième partenaire commercial bilatéral de marchandises du Canada en Afrique », a précisé l’ambassadeur.
Il a indiqué que les échanges commerciaux ont enregistré une croissance substantielle et ont atteint plus de 1,5 milliards de dollars canadiens en 2023(presque 150 milliards de dinars).
« Plus de 100 entreprises canadiennes sont actives en Algérie, et leurs secteurs d’activité varient des produits alimentaires à l’aéronautique », a-t-il dit.
Selon Christine Colevray, conseillère commerciale à l’Ambassade du Canada, deux entreprises canadiennes, Pergamon Perceptive Technologies et DBO Expert, ont des filiales en Algérie. « Des compagnies ont des distributeurs ou des représentants en Algérie . Il y a également des partenariats entre écoles et universités. Mais, on entend souvent que les entreprises canadiennes sont parfois un peu discrètes », a-t-elle dit.
Michael Callan a salué les facilités introduites par loi 22/18 du 24 juillet 2022 relative à l’investissement qui supprime « les obstacles du passé » et permet de « diversifier l’économie algérienne.
« L’introduction de cette loi est une étape très importante. Les entreprises canadiennes se « familiarisent » avec ce nouveau texte. L’intérêt d’investir dans l’économie algérienne est présent et réel. Cette loi donne plus d’encouragement et a clarifié les conditions d’investissements à long terme. Les entreprises ont besoin de cela « , a-t-il noté soulignant l’importance de communiquer plus sur ces nouvelles dispositions.
Une délégation du CREA au Canada en juillet prochain
Michael Callan, qui est en poste à Alger depuis deux ans, a annoncé une visite au Canada d’une délégation du Conseil du Renouveau Économique Algérien (CREA, patronat), au début du mois de juillet prochain. « Les opportunités existent. Il s’agit de mieux se connaître, de se connecter. Il y a un esprit positif pour forger de nouveaux partenariats avec les entreprises canadiennes, pour aller vers des actes d’investissement concrets (…) Les entreprises canadiennes sont présentes en Algérie depuis longtemps. Elles n’ont jamais quitté le pays même pendant les années difficiles (les années 1990). Il y a des investissements canadiens dans les secteurs des infrastructures, du gaz, de l’agroalimentaire, de la formation aérospatiale, des mines et des énergies renouvelables », a-t-il détaillé.
Selon Bruno Hamel, conseiller politique à l’ambassade du Canada, présent à la conférence de presse aussi, le secteur de l’agroalimentaire est le plus important en matière d’investissements et d’exportations canadiens en Algérie actuellement. « Le Canada est fier d’être un partenaire clef en matière de sécurité alimentaire de l’Algérie surtout avec un contexte mondial marqué par des crises », a souligné l’ambassadeur.
Il a reconnu la diminution des échanges entre les deux pays ces dernières années compte tenu d’une conjoncture internationale changeante et instable. « Malgré cela, différents contrats ont été signés durant cette période. Donc, les portes n’étaient pas complètement fermées. Mais, la volonté de relancer la relation est là. Il faut saisir le moment et avancer ensemble (…) Les entreprises canadiennes n’arrivent jamais pour faire des échanges et partir. Elles s’intéressent aux relations, aux partenariats, veulent avoir une présence, rester pendant des années. Elles valorisent le partage des connaissances et des expériences et favorisent la création des situations gagnant-gagnant. Elles estiment qu’il est plus rentable d’avoir ce genre de relations. Cela crée un échange plus stable à long terme », a-t-il expliqué.
La communauté algérienne au Canada peut, selon lui, jouer un grand rôle dans la densification des échanges économiques et commerciaux entre les deux pays. « Plus de 130.000 algériens vivent au Canada. C’est une communauté appréciée dans le pays. Elle est bien intégrée et s’implique dans plusieurs domaines. Cette communauté a non seulement créé un pont mais une base de connaissance sur nos deux marchés, sur nos deux cultures. Beaucoup d’algériens du Canada sont des patriotes qui veulent contribuer à la croissance économique de leur pays d’origine, certains sont déjà impliqués dans des investissements ici. Cette communauté a un savoir-faire réel », a noté Michael Callan.
Le Canada prêt à apporter son aide en matière de lutte contre les incendies de forêts
Michael Callan a souligné que l’Algérie et le Canada souffrent annuellement des incendies de forêts. « Pendant des décennies, nous avons acquis une expertise sur la maîtrise et lutte contre les feux de forêts. Nous avons des systèmes en place très efficaces. Ce n’est pas seulement une question de technologie mais celle de la coordination, de la prévention et de la communication entre différents niveaux, gouvernement, provinces et municipalités. Nous avons donc une expérience à partager. Au FIA, des entreprises viendront avec une proposition allant dans ce sens. Nous avons également des choses à apprendre de l’expérience algérienne en matière de lutte contre les incendies de forêts », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « il ne s’agit pas de vendre un avion et partir mais d’utiliser une flotte d’appareils qui existe et de la transformer pour être utilisée dans la lutte contre les feux de forêts. On peut jumeler les technologies canadiennes avec les plateformes aériennes algériennes pour atteindre cet objectif ». Il a précisé que la livraison des bombardiers d’eau (canadairs) peut prendre beaucoup de temps compte tenu d’un carnet de commandes fourni, beaucoup de pays souffrent des incendies de forêts en période estivale ces dernières années.
Pour rappel, Michael Callan, a été reçu, lundi 10 juin, par le général-Major, Mohamed Salah Benbicha, Secrétaire Général du Ministère de la Défense Nationale. Les discussions ont porté notamment sur la coopération militaire, la sécurité et la lutte contre les feux de forêts.