Forum d’affaires algéro-libyens à Alger.
Des hommes d’affaires libyens, réunis à Alger avec leurs homologues algériens, ont appelé les opérateurs économiques de l’Algérie à participer à la reconstruction des villes libyennes.
Près de 400 hommes d’affaires, dont 150 libyens, étaient présent a ce forum algéro-libyens à l’hôtel El Aurassi, à Alger, à la faveur d’un Forum économique, tenu les samedi et dimanche 29 et 30 mai 2021, le deuxième du genre en une année, en marge d’une visite officielle en Algérie d’Abdulhamid Al-Dabaiba, chef du gouvernement unifié de Libye, la première depuis sa désignation, à la faveur d’un processus onusien, en février 2021. Un salon des produits algériens pouvant intéresser le marché libyen a été ouvert au Palais des expositions des Pins maritimes (Safex), inauguré par le Premier ministre Abdelaziz Djerad et son homologue libyen Abdulhamid Al-Dabaiba.
« Nous avons besoin du produit algérien »
« Le marché libyen est vaste et peut absorber tous les produits. C’est un pays de grande consommation et qui importe beaucoup. On aurait aimé que l’Algérie arrive plus tôt dans ce marché. Ce forum est un premier pas. Nous avons besoin du produit et de l’industrie algériens », a déclaré, à Echourouk news, Mossab Ali Nadar, homme d’affaire libyen. Selon lui, les produits algériens sont de qualité. Il a cité les appareils électroniques, les médicaments, les produits alimentaires et les matériaux de construction. Mohamed Ali Ghenai, chef d’entreprise libyen, a, pour sa part, appelé les autorités algériennes à accorder plus de facilités aux opérations interbancaires entre les deux pays. « Nous éprouvons beaucoup de difficulté à tranférer des fonds de la Libye vers l’Algérie », a-t-il dit.
Conquérir ensemble le marché africain
La délégation libyenne présente au Forum a, selon l’agence APS, invité les entrepreneurs algériens des secteurs public et privé à contribuer à la reconstruction des villes libyennes ayant pâti de la crise dans ce pays depuis la chute du régime de Mouamar El Kadhafi en 2011, suivie d’un long processus de violences internes.
Les opérateurs algériens sont notamment invités à contribuer à des projets de construction de logements dans les villes libyennes en contrepartie de facilités fiscales.
« La Libye va entrer en phase de reconstruction. Elle a besoin de tous types de coopération avec l’Algérie. Cela va des entrepreneurs aux matériaux de construction en passant par la construction des ponts, des routes et des aéroports. La coopération algéro-libyenne a une opportunité inégalée à saisir », a déclaré Mohamed Al Raidh, président de l’Union générale de la chambre de commerce, de l’industrie et de l’agriculture de Libye lors du forum algéro-libyens.
Il a plaidé pour une intégration économique entre les pays du voisinage.
Mansour Aboukacem Seriti, président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Sebha (660 km au sud de Tripoli), a, lui, plaidé pour des actions communes en vue d’une conquête algéro-libyenne du marché africain. « Tout le monde convoite ce marché. Nous devons être les premiers à s’y installer et à gagner la course », a-t-il dit à Ennahar TV en parlant d’une zone de libre échange entre l’Algérie et la Libye (dans la région de Sebha).
Développer l’agriculture saharienne
« Nous appelons les opérateurs économiques à venir investir et à développer l’industrie dans le sud libyen », a-t-il ajouté.
Les hommes d’affaires de deux pays se sont entendus à investir dans l’agriculture saharienne alors que Sonelgaz a dévoilé son intention de développer des projets en Libye.
Mohamed El Houaidj, ministre libyen de l’Economie et du Commerce, a appelé, au cours du forum algéro-libyens, les opérateurs des deux pays à élaborer des projets de partenariat dans les secteurs de l’énergie conventionnelle et renouvelable, de la construction et de la sécurité alimentaire.
Il a plaidé pour la création de sociétés mixtes, pour la libre circulation des capitaux et des marchandises, pour la révision du droit de propriété et d’acquisition. Le secteurs privées des deux pays doivent, selon lui, développer une relation économique exemplaire. Mohamed El Houaidj a appelé à la reprise des liaisons aériennes entre les deux pays et l’ouverture d’une nouvelle ligne de transport (fret aérien). Il est, d’après lui, possible d’atteindre un niveau annuel de 3 milliards de dollars d’échanges commerciaux entre l’Algérie et la Libye.
Parmi les résolution du forum algéro-libyens, « participer au capital des entreprises »
« L’ambition de l’Algérie pour le partenariat économique souhaité avec la Libye ne se limite pas à accroître le volume des échanges commerciaux, mais plutôt à encourager le flux d’investissements directs mutuels, mettre en place des joint-ventures et participer au capital des entreprises », a déclaré, de son côté, Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères.
Les autorités algériennes ont, selon lui, pris une série de mesures visant à fournir le cadre institutionnel et juridique à même de permettre aux opérateurs économiques et hommes d’affaires de lancer des projets de coopération et des partenariats « qui atteignent le niveau des grandes potentialités dont jouissent les économies des deux pays ».
Hocine Mezoued, responsable à la Direction de soutien et de promotion des relations économiques au ministère des Affaires Etrangères, a, lors de la clôture du Forum, évoqué la nécessité de créer un Conseil d’affaires algéro-libyen « qui œuvrera à augmenter le volume des échanges commerciaux et le flux des investissements ». Il a parlé également de la reprise prochaine des liaisons aériennes entre l’Algérie et la Libye, une fois terminé les discussions entre les deux Etats sur les aspects techniques ».