Roselyne Bachelot a annoncé, vendredi, l’ouverture « avec quinze ans d’avance » des archives judiciaires sur la guerre d’Algérie.
Deux jours après la visite de Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, en Algérie, Roselyne Bachelot a annoncé vendredi 10 décembre l’ouverture des archives sur les « enquêtes judiciaires » de la guerre d’Algérie, soixante ans après la fin du conflit.
la ministre de la Culture a précisé que cette ouverture exceptionnelle intervient « avec 15 ans d’avance », les archives nationales étant généralement déclassifiées 75 ans après les faits concernés. « Je veux que sur cette question, qui est troublante, irritante, où il y a des falsificateurs de l’histoire à l’œuvre, je veux qu’on puisse la regarder en face. On ne construit pas un roman national sur un mensonge », a argué la ministre.
« C’est la falsification qui amène toutes les errances, tous les troubles et toutes les haines. À partir du moment où les faits sont sur la table, où ils sont reconnus, où ils sont analysés, c’est à partir de ce moment-là qu’on peut construire une autre histoire, une réconciliation », a-t-elle poursuivi. « On a des choses à reconstruire avec l’Algérie, elles ne pourront se reconstruire que sur la vérité », a estimé la ministre de la Culture.
Interrogée sur les conséquences de cette décision, notamment sur la confirmation à venir d’actes de torture commis par l’armée française en Algérie, « c’est l’intérêt du pays que de le reconnaître », a ajouté Roselyne Bachelot.
Cette annonce s’inscrit dans la politique de réconciliation mémorielle initiée par , Emmanuel Macron. Le 13 septembre 2018, il reconnaissait que la disparition du mathématicien et militant communiste Maurice Audin, en 1957 à Alger, était le fait de l’armée française et promettait à sa famille un large accès aux archives.
Le 9 mars 2021, Emmanuel Macron avait annoncé une simplification des accès aux procédures de déclassification des archives classifiées de plus de 50 ans, permettant d’écourter les délais d’attente liés à cette procédure.