Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, fait l’objet d’une enquête préliminaire pour viol. Les faits remontent à 2009 et l’enquête, close, a été relancée en 2020. Des SMS et des rapports d’audition révélés hier par le média d’investigation, MediaPart, mettent à mal la défense de l’accusé.
C’est en 2018 que le parquet de Paris a classé cette affaire, sans suite. La plaignante, Sophie Patterson-Spatz, a accusé l’actuel ministre de l’Intérieur, qui était chargé de mission à l’UMP, de « relation sexuelle non consentie en 2009, sur fond d’abus de pouvoir. La plaignante l’aurait à l’époque sollicité pour faire annuler une condamnation pour chantage et appels malveillants à l’égard d’un ex-compagnon, font savoir plusieurs médias.
Auditionnée le 29 octobre 2020, la plaignante a affirmé qu’elle se serait sentie contrainte de « passer à la casserole ». Gérald Darmanin a bien reconnu avoir eu une relation avec cette femme, qui était, selon lui, librement consentie et à l’initiative de cette dernière.
Le 14 décembre, c’était au tour du ministre de l’Intérieur d’être entendu par les juges, qui l’ont placé sous le statut de témoin assisté.
« La victime dans cette histoire, c’est moi. C’est moi dont on salit le nom. C’est à moi qu’on prête des comportements que je n’ai jamais eus », avait-il d’abord déclaré, en août 2020. Lors de son audition plusieurs mois plus tard, le ministre de l’Intérieur a laissé entendre que la plainte pour viol dont il fait l’objet était liée à son ralliement à Emmanuel Macron, rapportait le journal 20 Minutes, citant procès-verbal daté du 26 janvier.
MediaPart a également révélé hier de nouveaux éléments de l’enquête préliminaire et des rapports d’audition, qui contredisent la défense de l’actuel ministre de l’Intérieur français.
« Des SMS, un courrier adressé à la ministre de la Justice de l’époque et des témoignages suggèrent que l’élu aurait pu user de son pouvoir – réel ou supposé – pour obtenir des faveurs sexuelles de la militante, venue au siège de l’UMP demander de l’aide dans un dossier judiciaire », relève le site d’information. « Le dossier d’enquête fait apparaître un autre visage de Gérald Darmanin que celui de jeune chargé de mission de l’UMP, naïf et inexpérimenté, qu’il avait montré aux enquêteurs en 2018. »
Une quarantaine de messages semblables figurent dans le dossier, a fait savoir MediaPart. D’autres échanges dévoilent des SMS que Gérald Darmanin a eu avec une autre femme, qui avait elle ausi porté plainte contre lui pour abus de faiblesse.