La France met fin à l’opération militaire Barkhane au Mali

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La France met fin à l'opération militaire Barkhane au Mali
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La France a annoncé, ce jeudi 17 février, le  retrait de ses soldats du Mali, après neuf ans de présence.


Après un mini sommet à Paris, réunissant les présidents du Tchad, du Niger, du Sénégal, de Mauritanie, de Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo et  du Bénin, le président français Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération militaire Barkhane. Le Mali et le Burkina Faso n’ont pas assisté à cette réunion.


Des dirigeants de la Suède, du Danemark, de la Belgique et de la Slovénie, engagés dans l’opération européenne au Sahel Takuba ou EUTM (formation militaire), étaient présents également à cette réunion au Palais de l’Elysée, tenue à la veille du sommet Union européenne-Union africaine, prévu le 17 et 18 février à Bruxelles, en Belgique.


« Les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies »


« En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les Etats Européens opérant aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations », est-il noté dans un communiqué publié sur le site de l’Elysée.


« A la demande de leurs partenaires africains, et sur la base de discussions sur les futures modalités de leur action conjointe, ils sont néanmoins convenus de poursuivre leur action conjointe contre le terrorisme dans la région du Sahel, notamment au Niger et dans le Golfe de Guinée, et ont engagé des consultations politiques et militaires avec eux dans l’objectif d’arrêter les paramètres de cette action commune d’ici juin 2022 », est-il ajouté.


« Nous décidons de partir parce que la junte au pouvoir au Mali ne fait plus de la lutte contre le terrorisme sa priorité. Ce retrait se traduira par la fermeture des emprises de Gossi, de Ménaka et de Gao (Nord Mali), il sera effectuée de manière ordonnée, avec les forces armées maliennes et avec la Mission des Nations unies au Mali. Durant cette période, nous maintiendrons nos missions de soutien au profit de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) », a déclaré le président français.


« Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d’autorités de fait »


Et de poursuivre : « Que se serait-il passé en 2013 si la France n’avait pas fait le choix d’intervenir ? Vous auriez à coup sûr un effondrement de l’État malien. Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d’autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés. C’est la situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui au Mali. La lutte contre le terrorisme ne peut pas tout justifier, elle ne doit pas, sous prétexte d’être une priorité absolue, se transformer en exercice de conservation indéfinie du pouvoir ».


Selon lui, le retrait des forces françaises présentes au Mali, devrait s’étaler sur une durée de quatre à six mois.


Bamako accuse la France de vouloir diviser le Mali


Ces dernières semaines, les autorités de transition malienne ont critiqué la présence militaire française au Mali et son inefficacité face à la progression rapide des groupes terroristes dans toute la région du Sahel. Le 8 février 2022, le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a accusé ouvertement la France d’avoir œuvré à la partition de son pays à travers son engagement militaire.


« Cela a consisté en la sanctuarisation d’une partie de notre territoire, où les terroristes ont eu le temps de se réfugier, de se réorganiser pour revenir en force à partir de 2014 », a-t-il dit.


Les dirigeants français n’ont, selon lui, jamais dit à leur opinion publique, quand ils intervenaient en 2013, « qu’ils allaient diviser le Mali ». « On ne peut pas nous vassaliser, on ne peut pas transformer le pays en esclave ; ça, c’est terminé », a-t-il déclaré devant des diplomates à Bamako en faisant référence à la colonisation française en Afrique.


Il a rappelé que les Américains avaient libéré la France durant la deuxième guerre mondiale. « Quand les Français ont jugé que cette présence n’était plus nécessaire, ils ont dit aux Américains de partir, est-ce que les Américains se sont mis à insulter les Français ? », s’est interrogé Choguel Kokalla Maïga.


Bamako, qui a accusé Paris de « instrumentaliser » la Cédéa (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) pour prendre des « sanctions » contre la Mali, a demandé à l’ambassadeur de la France de quitter le pays.
Plusieurs manifestations ont été organisées ces derniers mois au Mali, au Niger, au Tchad et au Burkina Faso contre la présence militaire française au Sahel.

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