Gazoduc transsaharien : nouvelle étape vers la concrétisation du projet

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Gazoduc transsaharien : nouvelle étape vers la concrétisation du projet
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L’étude de faisabilité du projet de gazoduc transsaharien (TSGP), visant à relier le Nigeria à l’Algérie via le Niger pour acheminer du gaz naturel vers l’Europe, sera actualisée d’ici six mois, a annoncé ce mercredi un responsable de Sonatrach.

S’exprimant sur les ondes de la Radio algérienne, Rachid Zerdani, directeur conseiller du PDG de Sonatrach, a précisé que cette mise à jour sera effectuée par le cabinet britannique Penspen, déjà en charge de l’étude initiale. Le contrat lié à cette actualisation a été signé le 11 février à Alger lors de la quatrième réunion ministérielle tripartite consacrée au projet.

Cette étude, financée par les compagnies pétrolières nationales des trois pays concernés (Sonatrach, Sonidep et NNPC) à hauteur de plus d’un million de dollars, portera sur deux volets essentiels : commercial et technique. Le premier analysera les volumes de gaz destinés à l’exportation depuis le Nigeria et les perspectives de demande en Europe. Le second inclura la révision du tracé, les spécifications du gaz transporté, la capacité du gazoduc et le nombre de stations de compression à installer. L’étude abordera également l’impact environnemental et social, ainsi que l’évolution des réglementations relatives aux hydrocarbures dans les trois pays partenaires et en Europe.

Un projet intégrateur pour l’Afrique de l’Ouest et du Nord

Selon M. Zerdani, l’Algérie, le Nigeria et le Niger doivent engager pleinement leurs compagnies pétrolières dans la réalisation du TSGP afin de maximiser les bénéfices économiques du projet. « Il s’agit d’un défi d’intégration. Les sociétés nationales des trois pays doivent mobiliser leurs propres ressources pour bénéficier des retombées positives de ce projet stratégique », a-t-il expliqué.

Les accords signés lors de la réunion ministérielle comprennent également un contrat de compensation et un accord de non-divulgation de données (NDA) entre les sociétés d’énergie des trois pays. Le gazoduc, d’une longueur de 4 200 km et d’un coût estimé à 13 milliards de dollars, vise une capacité annuelle de 30 milliards de mètres cubes de gaz.

Optimisation des coûts et perspectives de marché

L’un des enjeux majeurs de cette étude de faisabilité actualisée est l’optimisation des coûts d’investissement. « Il est question de diminuer ces coûts en utilisant les infrastructures existantes », a expliqué M. Zerdani. L’Algérie et le Nigeria, en tant que producteurs et exportateurs de gaz d’envergure internationale, disposent d’une expertise et de réseaux d’infrastructures qui peuvent contribuer à la rentabilité du projet. Du côté nigérian, le pays possède les plus grandes réserves de gaz en Afrique ainsi qu’un réseau de canalisations facilitant le transport vers le Nord. En Algérie, les infrastructures existantes permettent une flexibilité qui pourrait réduire les investissements nécessaires.

Pour le Niger, le projet constitue une opportunité de développement d’infrastructures gazières. « Le pays dispose d’un important potentiel pétrolier et gazier, mais manque d’investissements en matière d’exploration et de transport. La construction de ce gazoduc pourrait jouer un rôle clé dans l’attractivité du secteur énergétique nigérien », a précisé M. Zerdani. L’Algérie et le Nigeria apporteront également un soutien en matière de formation des ressources humaines nigériennes dans ce domaine.

Un marché en pleine mutation

Le gaz acheminé par le TSGP sera principalement destiné à l’Europe, qui cherche à diversifier ses approvisionnements dans un contexte de tensions géopolitiques et de transition énergétique. L’Algérie, dotée d’une capacité de liquéfaction de gaz naturel (GNL) de 56 millions de mètres cubes, pourra jouer un rôle central dans cette stratégie.

Cependant, M. Zerdani a souligné la nécessité de diversifier les destinations d’exportation et de conquérir de nouvelles parts de marché en Asie et dans les régions à forte croissance de la demande en gaz. « Le marché gazier est marqué par de fortes tensions, avec la crise ukrainienne, la montée en puissance du gaz américain et la volonté de l’Europe de réduire sa dépendance au gaz russe. Il est donc essentiel d’anticiper les évolutions et d’adapter nos stratégies », a-t-il expliqué.

Malgré les incertitudes du marché, l’énergie gazière reste un élément clé du mix énergétique mondial. « Le gaz s’impose comme une ressource nécessaire à la stabilité de la production électrique et à de nombreuses industries. Le marché gazier mondial devrait poursuivre son expansion dans les prochaines années », a conclu M. Zerdani.

Avec cette nouvelle étude de faisabilité et une volonté politique affichée, le projet de gazoduc transsaharien pourrait entrer dans une phase d’accélération décisive pour sa réalisation.

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