Grève nationale des avocats pendant deux jours

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Grève nationale des avocats pendant deux jours
Grève nationale des avocats pendant deux jours
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L’union nationale des Ordres des avocats a annoncé ce lundi 28 septembre 2020 une grève nationale des robes noires le 30 septembre et 01 octobre 2020, en guise de solidarité avec les avocats du Barreau d’Alger, qui ont décidé de boycotter pendant une semaine les audiences se déroulant dans toutes les juridictions relevant de la Cour d’Alger pour exiger « des conditions de procès équitables  » et « une justice libre et indépendante ».

Les avocats du Barreau d’Alger, qui ont tenu dimanche un rassemblement à la Cour d’Alger, ont lancé ce mouvement de protestation pour se solidariser avec le bâtonnier Abdelmadjid Sellini, victime d’un malaise lors du procès en appel sur le montage de l’automobile, après une altercation verbale avec le juge en charge du procès en appel.

Dans un communiqué chapeautant une réunion de son conseil, l’union nationale des ordres des avocats a condamné et dénoncé « l’attitude du président de la première chambre criminelle de la Cour d’Alger, le 24 septembre dernier à l’égard des avocats de la Défense, notamment le Bâtonnier d’Alger ».

« Cette attitude, imprudente, est une dangereuse déviation, qui aurait pu être évitée si le président de la séance a décidé de la levée de la séance en application de l’article 25 de la loi réglementant l’exercice des avocats », a rajouté l’Union, qui appelle le ministre de la Justice à appliquer cette dite loi dans cette affaire.

Le communiqué rappelle également que « les droits de la Défense sont sacrés, ne peuvent être violés quelles que soient les circonstances, et si même l’accusé a commis les crimes les plus odieux ». La même organisation regrette la généralisation de ces « simulacres de procès, portent atteinte à la valeur humanitaire de la justice et viole les normes de procès équitables ».

L’organisation annonce, de ce fait, le boycott par les avocats des audiences le 30 septembre et le 01 octobre et ce, au niveau national.

Le syndicat des Magistrats donne sa version

Le bâtonnier d’Alger, Abdelmadjid Sellini a été évacué en urgence, dans la nuit du 24 septembre, vers un hôpital, puis une clinique privée à Alger, après un malaise. « Il a eu pic de tension et a perdu connaissance. On doit lui faire un scanner », a appris 24H Algérie auprès d’un avocat.

Selon la même source, Abdelmadjid Sellini a eu une altercation verbale avec le juge en charge du procès en appel de l’affaire de montage automobile. « Me Sellini, et d’autres avocats, ont demandé leur report du procès à une autre date. Le juge a refusé », a-t-on expliqué.

Le président du Syndicat national des magistrats (SNM), Issad Mabrouk, a réagi samedi, donnant sa version des faits sur la base des témoignages de deux magistrats: un juge et le procureur général de Cour. Il a précisé avoir tenté, en vain, d’entrer en contact avec le bâtonnier Me Abdelmadjid Sellini pour avoir sa version des faits.

Issad Mabrou a d’abord fait savoir qu’un premier incident a eu lieu lors de l’audience du 16 septembre à la Cour d’Alger, lors du procès en appel de l’homme d’affaires, Mahieddine Tahkout. Me Sellini a demandé le transfert de son mandant pour être jugé en sa présence au lieu du procédé de la visioconférence mais s’est vu refuser sa requête par le juge.

« En colère, le bâtonnier d’Alger s’est adressé au magistrat : « Vous avez promulgué une loi spécialement pour juger 40 prévenus, ce n’est pas un État ! » », rapporte Issad Mabrouk, qui poursuit que « suite à quoi, le magistrat a demandé à Me Sellini de quitter la salle et de faire ses commentaires au législateur algérien en dehors de la salle d’audiences ». Le bâtonnier d’Alger Me. Sellini ne s’est pas calmé, poursuit le président du SNM et « la salle est entrée en ébullition, ce qui a poussé le magistrat à lever la séance pour remettre de l’ordre ».

Lors du procès du patron de Sovac, Mourad Oulmi, Issad Mabrouk fait savoir que la défense a demandé au juge d’engager une « procédure en faux en écriture » d’une décision technique sur la base de laquelle le défendant avait été condamné en première instance. Selon les avocats du patron de Sovac, la décision technique, la liste des pièces à convictions et le dossier d’accusations « n’existent pas ».

« Le juge a promis d’étudier la légalité du document et les plaidoiries se sont poursuivies avec 40 avocats qui ont plaidé en faveur de leur mandant. Vers 18h, le bâtonnier d’Alger a sollicité le report du procès à samedi en raison de la fatigue et pour garantir un procès équitable. Une demande que le juge a refusé tout en décidant de poursuivre les plaidoiries. Ceci a provoqué la colère du bâtonnier d’Alger qui a commencé à crier en quittant la salle avec un groupe d’avocats ».

« A son retour dans la salle, Me Sellini a poussé violemment la porte tout en s’adressant au président de séance: « Vous allez poursuivre l’audience … sur mon corps ! » ». Le magistrat « lui a rappelé l’obligation en sa qualité d’avocat de respecter le tribunal et de veiller au bon déroulement du procès, autrement il sera dans l’obligation d’appliquer la loi pour imposer l’ordre ».

« Peu après la reprise de l’audience, Me Sellini, assis au second rang, s’est affalé par terre victime d’un malaise », conclut le président du Syndicat des Magistrats.

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