Les travailleurs du secteur de la Santé ont organisé ce mercredi 07 avril une journée de grève dénonçant les conditions de travail notamment depuis la propagation de la pandémie de coronavirus, le retard des primes relatifs à la pandémie et le blocage automatique de la graduation.
Dans une conférence de presse conjointe animée par les présidents du syndicat national des enseignants et chercheurs universitaires (SNECHU), Pr Rachid Belhadj, du Syndicat national des Praticiens de la Santé publique (SNPSP), Lyes Merabet et du syndicat algérien des paramédicaux (SAP), Lounès Ghachi, les trois syndicats ont affirmé que la décision de déclencher « une grève nationale et des sit-in mercredi à travers l’ensemble des hôpitaux du pays, vise à rappeler aux pouvoirs publics leurs engagements à revoir la structuration du secteur de la santé et trouver des solutions selon les priorités ».
Une grève pour faire entendre la voix des travailleurs du secteur
Le Pr. Belhadj a déploré les conditions de travail actuelles dans le secteur, notamment dans le contexte de la propagation du coronavirus, soulignant que les principales revendications des professionnels de la santé sont liées « au statut particulier de la santé et le réexamen du plan de santé et à l’élaboration d’une stratégie nationale pour relancer le secteur ».
Il a relevé la nécessité de prendre en charge les aspects socioprofessionnels des personnels du secteur avec révision du niveau des salaires jugé « bas » par rapport aux pays voisins.
Pour sa part, le président du SNPSP a estimé que la grève a pour objectif de « faire entendre la voix des travailleurs du secteur aux hautes autorités du pays » et de demander « la révision des salaires, le traitement du dossier de toutes les primes relatives à la pandémie du COVID-19, l’activation des décisions d’encouragement des professionnels et la reconnaissance de COVID-19 en tant que maladie professionnelle au profit de l’ensemble des professionnels ».
M. Merabet a indiqué que son syndicat participera au mouvement de protestation tout en assurant le service minimum.
De son côté, le président du SAP a appelé à « l’association des syndicalistes et des professionnels dans les réformes du système de santé », exhortant à la révision globale de ce système.
Le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid n’a pas ignoré le débrayage qui secoue son secteur et a qualifié de « légitimes les revendications des grévistes. Il a également promis un règlement rapide des différents dossiers.
Toutes les revendications des professionnels du secteur sont légitimes et seront prises en charge, a soutenu le premier responsable du secteur en marge du Salon de l’information sur le cancer (SICAN) ouvert ce matin. Il a jouté que la grève annoncée par le Collectif des syndicats de la santé pour est « un droit garanti par la Constitution ».
Parmi ces revendications, le ministre cite l’accélération du versement de la prime Covid-19, une opération « qui a connu un certain retard, mais, a-t-il expliqué, certains détails ont été réglés après que le Premier ministre avait instruit le ministre des Finances de verser la prime dans les délais les plus courts ».
Les revendications relevant d’autres secteurs, seront traitées » avec le temps », à travers l’installation de commissions en vue de les examiner, a fait savoir le ministre, pour qui, ces revendications sont » raisonnables ».
Entre autres revendications, le ministre a évoqué l’amélioration de la situation socio-professionnelle des travailleurs du secteur, affirmant qu’il assurera la coordination avec un nombre de ministres à l’effet de traiter ce dossier, en dépit de » la conjoncture économique difficile ».