Les combats se poursuivent en Ukraine, deux jours après le début de l’offensive militaire russe dans ce pays. Les deux camps communiquent leurs chiffres. La part de la propagande dans ce qui est diffusé n’est pas à négliger.
L’état-major ukrainien a annoncé, ce samedi 26 février, avoir abattu 14 avions de combat et 8 hélicoptères russes. Selon la même source, 102 chars et 536 véhicules blindés russes auraient été détruits.
Mikhail Podolyak, chef adjoint du bureau présidentiel ukrainien, a déclaré que « les affrontements » se poursuivaient dans des villes telles que Kherson, Odessa et Marioupol (Sud).
D’après lui, les forces armées ukrainiennes auraient « neutralisé » plus de 3 500 soldats russes et capturé 200 autres.
821 infrastructures militaires de l’Ukraine détruites, selon Moscou
Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense, a annoncé que les forces armées russes auraient détruit 821 infrastructures militaires de l’Ukraine, dont 14 aérodromes militaires, 19 postes de commandement et centres de transmission, 24 systèmes de missile sol-air russes S-300 et OSA et 48 stations radar.
« Sept avions de combat ainsi que sept hélicoptères et neuf drones ont été abattus. 87 chars et d’autres blindés, 28 systèmes de lance-roquettes multiples ainsi que 118 véhicules militaires spéciaux ont été détruits », a-t-il déclaré.
Igor Konachenkov intervient régulièrement dans les médias russes et sur les réseaux sociaux dont twitter.
Selon le site d’information russe Sputnik, la marine également.
« Contrôle total » de la ville de Melitopol«
Dans la matinée de samedi, la Défense russe a annoncé son contrôle total sur la ville ukrainienne de Melitopol, dans le sud du pays. Selon le ministère de la Défense, les militaires russes n’ont pas rencontré de résistance et ont été salués par des résidents locaux. Certains retraités sont descendus dans les rues avec des drapeaux rouges, symbole de l’URSS », a souligné Sputnik.
«Treize civils dont deux enfants ont été tués et neuf soldats ukrainiens ont trouvé la mort dans l’attaque contre la région de Kherson», a déclaré l’administration ukrainienne de cette région sur Facebook, reprise par l’Agence AFP (Agence France Presse). «Toutes les administrations d’État sont passées sous le contrôle des envahisseurs. Leur matériel est stationné dans la ville de Genitchesk, il y a des postes de contrôle et des troupes russes à la périphérie de la ville», est-il ajouté.
Selon l’administration régionale, citée par l’AFP, les troupes russes ont saisi la centrale hydroélectrique de Kakhovka et le canal de Crimée du Nord qui fournit de l’eau à la région de Kherson.
L’approvisionnement en eau a été bloquée par l’Ukraine depuis ce canal de la Crimée après son annexion par la Russie en 2014.
« Les forces armées ukrainienne tirent sur les civils »
Selon la chaîne Al Arabiya, les forces russes seraient à 30 km de Kiev, capitale de l’Ukraine, ce samedi 26 février. L’armée ukrainienne a fermé toute la zone qui abrite des établissements gouvernementaux. D’après la même source, les troupes russes avancent, le même jour, vers le centre de la ville de Kharkiv, la deuxième ville du pays.
Christelle Néant, une journaliste du site d’information Donbass Insider, a déclaré à la chaîne russe RT Today que « les forces armées ukrainiennes tirent sur les civils ». Donbass Insider diffuse une vidéo sur sa chaîne Youtube annonçant la mort de deux enseignantes dans une école à Gorlovka après des tirs d’artillerie lourde et de Tochka U (missile balistique de fabrication soviétique qui pèse 2 tonnes) de l’armée ukrainienne. Dans la vidéo, des habitants font des témoignages.
Saisie d’un navire commercial russe en France
Par ailleurs, les autorités françaises ont annoncé avoir « intercepté » un bateau russe dans le détroit du Pas-de-Calais (Nord). Selon la radio France Bleu, ce bateau de commerce, long de 127 mètres, a été dérouté dans la nuit du vendredi 25 au samedi 26 février « alors qu’il traversait le détroit du Pas-de-Calais ».
« Le Baltic Leader, c’est son nom, est soupçonné d’être lié aux intérêts financiers russes visés par les sanctions européennes, dans le cadre des mesures de restrictions décidées après l’invasion russe de l’Ukraine », précise le journal Ouest-France.
Venant de Rouan (Normandie, Nord), le bateau transportait des véhicules et était autorisé à naviguer dans les eaux françaises.
Moscou a demandé des explications à Paris sur cette saisie, la première depuis la décision de l’Union européenne (UE) d’imposer des sanctions à la Russie après l’offensive militaire en Ukraine.
L’UE a décidé, entre autres, de geler des avoirs du président russe Vladimir Poutine et du ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Moscou a répliqué disant que Poutine et Lavrov n’ont pas d’avoirs en Europe.
Josep Borrell, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a, dans une déclaration reprise par Euronews, que les seuls dirigeants sanctionnés par l’UE à ce jour sont le président syrien Bachar al-Assad et le président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko. A la liste, s’ajoute Vladimir Poutine.