L’Arabie saoudite a annoncé ce 9 avril qu’elle autoriserait un million de musulmans du monde entier à participer au Hajj (grand pèlerinage annuel) à La Mecque, ouvrant ses portes à ceux qui viennent de l’étranger pour la première fois depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Le ministère du hajj, grand pèlerinage annuel à La Mecque, « a autorisé un million de pèlerins, étrangers ou nationaux, à accomplir le hajj cette année », a-t-il annoncé dans un communiqué. Le gouvernement veut assurer la sécurité des pèlerins « tout en veillant à ce qu’un maximum de musulmans dans le monde puissent accomplir le hajj », poursuit le communiqué.
Le grand pèlerinage à La Mecque est l’un des cinq piliers de l’islam et doit être accompli par tous les musulmans qui en ont les moyens au moins une fois dans leur vie. Il figure habituellement parmi les plus grands rassemblements religieux au monde — environ 2,5 millions de personnes en 2019. Après le début de la pandémie, les autorités saoudiennes ont autorisé seulement 1.000 pèlerins en 2020, et 60.000 résidents l’année suivante, tous vaccinés contre le coronavirus et choisis par tirage au sort.
La levée de ces restrictions a suscité la joie parmi les fidèles dans le monde. « Nous étions très tristes ces deux dernières années de voir aussi peu de pèlerins à La Mecque. Je suis extrêmement heureux de savoir que les choses vont revenir à la normale », a affirmé à l’AFP Mohamed Tamer, un égyptien de 36 ans.
Ce résident du Caire espère pouvoir y participer cette année, mais il dit craindre « une hausse exagérée des prix » qui l’en empêcherait. Le hajj consiste en une série de rites religieux accomplis pendant cinq jours dans la ville la plus sacrée de l’islam, La Mecque, et dans les régions environnantes de l’ouest de l’Arabie saoudite.
Une aubaine économique
L’accueil du hajj est une question de prestige pour les dirigeants saoudiens, la responsabilité des sites les plus sacrés de l’islam contribuant à leur légitimité politique. C’est aussi une source de revenus essentielle. En temps normal, les deux principaux pèlerinages musulmans, le hajj et la Oumra, rapportent quelque 12 milliards de dollars (10,2 milliards d’euros) par an à l’Arabie saoudite, qui tente de diversifier son économie ultradépendante du pétrole. Ils représentent une aubaine pour les compagnies aériennes et les agences de voyage. Coiffeurs, voyagistes ou vendeurs de souvenirs…
A La Mecque, ce sont des centaines de milliers d’emplois qui ont pâti de la pandémie. En août dernier, le royaume avait rouvert ses frontières aux pèlerins étrangers souhaitant participer au petit pèlerinage, la Oumra, qui contrairement au hajj peut être effectué tout au long de l’année.
Le hajj de cette année sera limité aux pèlerins vaccinés âgés de moins de 65 ans, selon les autorités saoudiennes. Les voyageurs venant de l’extérieur de l’Arabie saoudite devront présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures. Le royaume d’environ 34 millions d’habitants a enregistré plus de 751.000 cas de coronavirus depuis le début de la pandémie et 9.055 décès, selon les données du ministère de la Santé.
Début mars, il a annoncé la levée de la plupart des restrictions liées au Covid, notamment la distanciation sociale dans les lieux publics et la quarantaine pour les arrivants vaccinés, tandis que les masques ne sont désormais obligatoires que dans les lieux fermés.