Hassan Nasrallah, secrétaire général du parti de résistance libanais Hezbollah, est tombé en martyr à l’âge de 64 ans. Après une nuit d’incertitude quant au sort du chef du Hezbollah, le parti a confirmé la mort en martyr de son leader lors des bombardements qui ont ciblé le QG du mouvement dans son bastion de la banlieue sud de Beyrouth.
« Al Sayed Hassan Nasrallah a rejoint ses compagnons martyrs (..) dont il a conduit la marche pendant près de trente ans », a annoncé un communiqué de la formation paramilitaire. Le communiqué a affirmé que le SGdu Hezbollah avait été tué avec d’autres membres du groupe « dans un raid sioniste perfide sur la banlieue sud de Beyrouth ».
Né le 31 août 1960 Hassan Nasrallah, reconnaissable par son turban noir, ses lunettes fines et sa barbe poivre et sel, sa voix posée et sa sagesse dans la gestion des batailles, a incarné le Hezbollah pendant plus de trois décennies. Sous sa direction, le mouvement de résistance contre Israël au Liban et en Palestine est devenu une puissance influente au Liban et au-delà, souvent décrit comme le seul véritable adversaire d’Israël dans la région. Le 27 septembre, l’armée israélienne a annoncé avoir tué le leader charismatique lors des bombardements intensifs sur son bastion dans la banlieue sud de Beyrouth.
Nasrallah a longtemps symbolisé la résistance face à Israël, notamment après le retrait israélien du sud du Liban en 2000 et l’affrontement de 2006, où les forces du Hezbollah ont tenu tête à l’armée sioniste. À travers ses discours, souvent ponctués de sagesse, de mises en garde et d’une bonne dose d’humour, il est devenu une figure vénérée par ses partisans et redoutée par ses ennemis. Surnommé « al Sayyed » (titre honorifique), Nasrallah jouissait d’un statut quasi mythique au sein de la communauté chiite libanaise et, au-delà, dans une grande partie du monde arabe.
Une vie dans la résistance
Né le 31 août 1960 dans une famille modeste de Beyrouth, Hassan Nasrallah s’est progressivement forgé un rôle de leader au sein du mouvement de résistance libanais. Inspiré par Moussa Al-Sadr, fondateur du Mouvement des déshérités, il commence son parcours en tant que jeune étudiant religieux. Sa formation le mène en Irak, où il étudie sous la tutelle de figures influentes du chiisme, avant de revenir au Liban pour jouer un rôle central dans la création du Hezbollah en 1985, avec l’appui des Gardiens de la révolution iranienne.
Au fil des ans, Nasrallah a su asseoir son autorité au sein du Hezbollah, notamment après l’assassinat de son prédécesseur, Abbas Moussaoui, par Israël en 1992. Depuis lors, il a consolidé la position du parti, à la fois en tant qu’organisation politico-militaire et en tant que force régionale.
Sous le commandement de Nasrallah, le Hezbollah a maintenu une force armée redoutable, estimée à plus de 20 000 combattants, équipée d’un arsenal important de roquettes et de missiles. Il aura été le seul leader de la résistance à avoir ciblé le siège du Mossad en plus de 60 ans de conflit.
La guerre de 2006 a marqué un tournant, offrant au Hezbollah un prestige régional, mais exacerbant également les tensions internes au Liban. Nasrallah a su habilement manœuvrer pour maintenir l’influence du Hezbollah, notamment en renforçant son alliance avec Amal et en s’imposant dans les gouvernements libanais à travers une minorité de blocage.
Malgré son statut de leader politique, Nasrallah n’a jamais cessé d’être une cible pour Israël. Ses détracteurs, tant au Liban qu’à l’étranger, critiquaient son alliance avec l’Iran et son rôle dans les conflits régionaux.
En 2023, en plein soutien au Hamas lors de la guerre de Gaza, le Hezbollah est entré en confrontation ouverte avec Israël. L’agression israélienne sur le Liban en septembre 2024 a visé directement la hiérarchie du Hezbollah, y compris Hassan Nasrallah.
Le martyre de Hassan Nasrallah s’ajoute à celui des grands noms de la résistance libanaise et palestinienne. Leurs sacrifices, comme ceux des révolutions à travers le monde, ne sont que des étapes sur la voie de la liberté.