Le ministère de l’Intérieur a souligné ce dimanche 09 mai 2021 l’obligation de déclarer les marches de la part de leurs organisateurs. Deux jours après le 116e vendredi du Hirak, qui a connu un changement d’itinéraire des manifestants, le département de Kamel Beldjoud dénonce, dans un communiqué, des « dépassements dangereux », qui « dérangent le citoyen et portent atteint à leurs libertés ».
« Il a été constaté que les marche hebdomadaires enregistrent dernièrement des dépassements dangereux, qui ne prennent pas compte du dérangement et de l’atteinte aux libertés dont souffrent les citoyens », écrit le communiqué. Le ministère de l’Intérieur évoque particulièrement « le changement incessant des itinéraires des manifestations, sous prétexte qu’ils sont libres de marcher dans n’importe quel sens, n’importe quelle rue ».
Ceci, poursuit la même source, « est en contradiction avec l’ordre public et la loi de la République ». Le ministère de l’Intérieur estime « nécessaire de rappeler ce qu’énonce la Constitution de novembre 2020 en matière de liberté de manifestation et ce, à travers une simple déclaration ».
Déclarer l’itinéraire et les slogans de la marche
Le ministère poursuit ainsi « qu’il est obligatoire de déclarer la marche de la part de ses organisateurs, l’heure du début et de la fin de la manifestation, l’itinéraire, les slogans qui seront scandés et ce, en vertu de la loi ».
Le département de Kamel Beldjoud conclut que le « non-respect de ces obligations, en enfreignant la loi et la Constitution, rompt le caractère légitime de la marche, contre laquelle il faut agir sur cette base ».
Le communiqué ne précise pas les modalités de déclaration des marches. Selon l’article 52 de la Constitution, « Les libertés de réunion et de manifestations pacifiques sont garanties, elles s’exercent sur simple déclaration ». La déclaration exigée par le ministère peut buter sur l’absence de leaders ou d’organisateurs des marches Hirak et ce, depuis son déclenchement le 22 février 2019.
Le 116e vendredi du Hirak a notamment été marqué par le changement, de la part des manifestants, de l’itinéraire de la marche, surprenant le dispositif sécuritaire installé à Alger-Centre. Ils se sont ainsi dirigés vers Ruisseau via le quartier de Belcourt et la rue Hassiba au lieu de monter par la rue Pasteur et se diriger vers Didouche Mouard.
Les forces de l’ordre ont maintes fois tenté de stopper leur progression, procédant à plusieurs interpellations et recourant à la violence.
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