Parfois l’histoire se révèle à nos yeux incrédules comme une entité étonnamment vivante, autonome, libre et indépendante de la volonté des hommes, de leurs stratégies, de leurs désirs, de leurs fantasmes.
Elle surgit tel un démon soudain libéré de ses entraves, mauvais génie ou être bienfaisant, monstre vindicatif ou deus ex machina, maîtresse des soubresauts et des cataclysmes, ou encore pourvoyeuse de la lumière dont on a pu désespérer.
Elle entre en scène sans crier gare, en embrigadant en un tournemain tout le bric-à-brac quotidien de la vie réelle, en arrachant les oripeaux des idoles, en aspergeant les consciences encrassées de vérités acides, en érigeant dans l’éclat du jour nouveau les armes miraculeuses de la vie et de l’amour, encore plus fortes que la mort et la trahison.
Notre histoire est dure, mais elle est belle, irréductiblement. Elle mêle les tragédies immémorielles de notre peuple plusieurs fois millénaire et les flammes radieuses de Février et de Novembre, de Novembre et de Février
