Mehdi Djelil, dit Bardi, est un artiste peintre né en 1985 à Makouda en Algérie. Il est diplômé de l’École supérieure des Beaux-arts d’Alger.
Les années passent et c’est «six ans à vagabonder d’un atelier à l’autre (céramique, sculpture, peinture, gravure…)», c’était vital
pour moi, je ne pouvais pas me contenter uniquement de la peinture dit-il.
Bardi dessine le burlesque, le grotesque de la vie avec un trait d’une redoutable efficacité et d’une finesse élégante sur fond de couleurs fortes, joyeuses.
Libérée des figures imposées de la peinture figurative, la peinture de Mehdi Djellil ne se fourvoie pas dans les conformismes et les modes d’un certain «art contemporain».
Le propos qu’il explore est plus personnel en lutte et dépassement des attributs dont on l’avait affublés (clown, bouffon, mahboul, machi argaz)…
Il a participé à des expositions collectives à la « Picturie générale », à la 2ème Biennale d’art contemporain d’Oran 2012, à Paris, Tunis, Moscou …
Puis ce fut les expositions individuelles, Bardi, dessin contemporain au Box 24, Alger 2012 et une autre à l’Institut français d’Alger la même année. En 2015, il exposera un grand nombre de ses œuvres à « La Baignoire » lieu original conçu par Samir Toumi, lieu où l’écrivain fera se rencontrer artistes et entrepreneurs .
Ses œuvres se révèlent progressivement à travers ses personnages originaux, oniriques issus d’un monde fantastique, burlesque, voire grotesque pour témoigner dit-il de toutes les horreurs du monde.
Est-ce le reflet de la réalité dans ses œuvres d’un vécu qu’il décrit comme difficile, tourmenté et dépassé puis transcendé : l’Homme me trouble, me fait peur, me passionne, et je ne peux le modeler ni le reproduire, je le sublime en des êtres fantastiques. Je le libère de sa condition pour qu’il soit un rêve, un poème ». Sans doute voit-on là le désir et le goût de subvertir la figuration.
La peinture de Bardi se livre dans sa totalité, les masses de couleurs accompagnent le dessin dans une figuration libre. Ill se définit comme un dessinateur tendant à devenir peintre. Ce qui éblouit dans la peinture de l’artiste, c’est une précision de la ligne sur un fond de couleurs le plus souvent contrastées ou d’une transparence profonde par moments.
Quand on l’interroge sur la couleur dans son travail, il évoque Rothko, autant pour son art que pour ses écrits, quand ce dernier parle de ses couleurs comme de figures et non de simples aplats, de son expérience spirituelle de la peinture lorsqu’il décrit la chapelle Sixtine.
Bardi voit en Rothko celui qui a la vision globale d’un enfant et non le regard analytique d’un adulte. Mais aussi Robert Combas, parce qu’il a peint à un moment où tout le monde a déclaré la mort de la peinture. Malevitch pour sa part tient une place importante pour la beauté du chaos, de la tristesse.
Mais Bardi nous parle surtout des peintures rupestres du Tassili apparues avant l’écriture qui sont pour lui la preuve que l’homme a besoin d’une représentation. Elles sont un témoignage de la naissance des arts . Leur magie vient de ce qu’elles transcendent l’histoire .
C’est la recherche d’une spiritualité qui le fascine. Quand il doute, l’art rupestre du Tassili lui redonnent une certitude, les chars lui donnent le sentiment de ce qu’il y a de pur et de sincère chez l’homme.
Mehdi Jelil Bardi l’intranquille : on lui souhaite une belle carrière, entourée d’un ciel clément, d’une lune brillante et de quelques feux de lumière. On fera des cercles autour de l’attente.
Incantation pour mieux vivre, on lèvera nos coudes pour trouver l’or de ses couleurs, de son trait magique dans un sourire .