Le comité national des biens culturels a décidé, mercredi 29 décembre, de classer les cinq hôtels conçus par l’architecte Fernand Pouillon au patrimoine national.
Il s’agit, selon un communiqué du ministère de la Culture et des Arts, des hôtels « El boustan » de Menia, « Tahat » de Tamanrasset, « Rym » de Beni Abbes, « El Mekhter » de Ain Sefra et « El Mehri » de Ouargla. Ce classement, le premier du genre, a été fait à la demande du groupe public HTT (Hôtellerie, tourisme et thermalisme) qui gère une quarantaine d’hôtels à travers le pays.
Le comité national des biens culturels envisage de classer d’autres œuvres de l’architecte français Fernand Pouillon dans le futur.
En Algérie, Fernand Pouillon a réalisé 300 projets dans 48 villes. Il s’agit, entre autres, des complexes touristiques de Sidi Fredj, de Moretti, de Zéralda, de Matares et de Corne d’or (Tipaza), des Andalouses (Oran), des logements de Diar El Mahçoul, de Climat de France et de Diar Es-saada (Alger) ainsi que les hôtels El Mountazah (Séraidi, Annaba), M’zab (Ghardaïa), Zianides (Tlemcen) et Gourara (Timimoun).
Il a aussi conçu des villas privées à Alger (Hydra, Aïn Taya, Bouzareah, El Biar, Cheraga, etc), à Blida, El Oued, Tlemcen, Ghardaïa et Ouargla.
Fernand Pouillon, qui préfère la pierre, le verre, le bois et la céramique au béton, a réalisé la gare ferroviaire de Tabriz en Iran, des immeubles modernes du Vieux-port à Marseille , la résidence Victor Hugo à Pantin en France, l’aérogare de Marseille Marignane et la Résidence Salmson Le Point du Jour à Boulogne-Billancourt(Paris).
Sympathisant du FLN et du réseau Jeanson, durant la guerre de libération nationale, Fernand Pouillon, qui a été jugé pour une sombre affaire « d’abus de biens sociaux », a été radié à vie par l’Ordre des architectes français. En 1966, l’architecte s’est installé en Algérie pour y demeurer jusqu’au milieu des années 1980.
Par ailleurs, le comité national des biens culturels a décidé de classer deux stations expérimentales de pisciculture marine de Bousmail et de Beni Safe au patrimoine national, à la demande du ministère de la Pêche et des Productions halieutiques.