Le journaliste Ihsane El Kadi, convoqué mardi 30 mars 2021 par la brigade de Gendarmerie nationale de Bab Jdid, à laquelle il s’est rendu ce matin avant d’être transféré au tribunal de Sidi M’Hamed, a été remis en liberté par le Procureur, ont annoncé des journalistes sur place.
Ihsane El Kadi a été remis en liberté « sans poursuite pour le moment, jusqu’à la prochaine convocation ». Il a reçu hier une convocation au siège de la société éditrice, Interface Médias, par des gendarmes de la brigade de gendarmerie de Bab Jdid, à laquelle il s’est rendu ce mercredi matin, avant d’être transféré à ce tribunal.
Selon les déclarations de ses avocats aux journalistes de Radio M, Ihsane El Kadi a été convoqué pour son article d’opinion dans lequel il évoque le mouvement Rachad et le Hirak. Un écrit qui l’expose à l’article 46 de la loi portant sur la Concorde civile, qui stipule qu’est « puni d’un emprisonnement de trois (3) ans à cinq (5) ans et d’une amende de 250.000 DA à 500.000 DA, quiconque qui, par ses déclarations, écrits ou tout autre acte, utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire (…) ».
Quant à la plainte, Me. Nabila Smail a fait savoir qu’un représentant du ministère de la Communication y figurait.
Son opinion avait suscité une vive polémique avant que sa convocation ne pousse plusieurs internautes à exprimer leur solidarité avec le journaliste et son droit à l’opinion.
Ce matin, Radio M a diffusé une vidéo dans laquelle il s’est engagé à ne pas répondre, lors de son audition par la Gendarmerie, aux questions portant sur son métier de journaliste.
Deuxième convocation d’Ihsane El Kadi par la Gendarmerie
Il ne s’agit pas de la première fois que le journaliste Ihsane El Kadi est convoqué par la même brigade. Il avait reçu une convocation le mardi 06 octobre 2020 afin de se présenter à la brigade de recherche et d’investigation de Bab Ejdid ». La convocation a évoqué une « enquête préliminaire » comme motif. Arrivé sur place le lendemain, la brigade lui apprend que la convocation « était une erreur » de la part de la Gendarmerie nationale et que la procédure a été annulée.
Dans la même soirée, le parquet près le tribunal de Sidi M’hamed a annoncé qu’une instruction préliminaire est bien en cours à l’encontre du journaliste El Kadi Ihsane, pour des plaintes et faits susceptibles de « qualification pénale ».
Les deux médias ont dénoncé un « harcèlement » contre eux et leur directeur. Ihsane El Kadi a rappelé qu’il a également été interpellé à la sortie de son bureau par des éléments de la Direction de la sécurité intérieure (DSI) pour un « examen de situation » qui a duré six heures au siège algérois de ce service, le 18 juin 2020 à 18H30. Les mêmes médias ont également évoqué l’emprisonnement, à ce moment-là, du présentateur de l’une des émissions de Radio M, à savoir le journaliste Khaled Drareni.
La convocation intervenait au moment où les deux sites d’information Radiom.info et maghrebemergent.info étaient inaccessibles en Algérie sans VPN depuis le 9 avril dernier.
Bonjour,
Un journaliste d’une grande valeur intellectuelle. Ses analyses politiques sont souvent pertinentes. On y retrouve l’expérience et le recul du militant politique de gauche qu’il fut (est?).
Sa place est dans sa rédaction, pas dans les tribunaux. Solidarité démocratique.
Est-il possible de nous insérer un lien afin d’accéder à cet « article d’opinion dans laquelle il évoque le mouvement Rachad et le Hirak »? Merci.
Au passage, merci de rectifier : article dans lequel, pas dans « laquelle ».
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