Ilyas Benbakir est commissaire du Festival international du Malouf de Constantine. Le festival s’est déroulé du 11 au 15 juillet 2023. Une reprise après six ans d’arrêt.
24H Algérie: La 11ème édition du Festival international du Malouf de Constantine a repris après des années d’arrêt. Quel bilan faites-vous de la reprise de cette manifestation musicale ?
Ilyas Benbakir: En termes de réconciliation du public constantinois avec le Malouf dans une grande salle comme celle d’Ahmed Bey, c’est réussi. Habituellement, le public assiste aux soirées du festival au Théâtre régional de Constantine Mohamed Tahar Fergani (TRC) ou à la Maison de la culture Malek Haddad. Les familles se sont déplacées nombreuses à la salle Ahmed Bey et sont restées jusqu’à des heures tardives de la nuit. Le festival a réuni des familles qui ne se sont pas rencontrées depuis quinze ou vingt ans. Pour moi, c’est un synonyme de réussite. Je prends en considération quelques remarques qui nous ont été faites. Le commissariat du festival devrait revoir certaines choses pour organiser une nouvelle édition plus professionnelle en 2024. J’ai lu des commentaires sur les réseaux sociaux et dois répondre. Nous n’avons oublié aucun artiste pour la programmation. Des artistes ont exprimé des réserves. ils ont le droit puisqu’ils maîtrisent les instruments et chantent le Malouf depuis longtemps mais ne sont programmés nulle part. Nous allons mieux revoir la programmation artistique dans le futur. Il y aura du travail pour tout le monde.
L’édition 2024 du festival aura-t-elle lieu au mois de juillet, l’été ?
Non. Je pense que le Malouf devrait être écouté aussi durant la période hivernale dans la salle Ahmed Bey avec de beaux plateaux artistiques, peut-être en janvier ou en février. Et pourquoi pas durant le Ramadhan. Cette année nous avons programmé sept soirées mais nous n’avons organisé que cinq. Les soirées étaient marquées par des passages courts sur scène des artistes. C’est un bémol. Nous avons reçu des instructions de la wilaya de Constantine pour organiser cinq soirées seulement.
Quid de la participation étrangère au Festival. Sera-t-elle plus importante en 2024 ?
L’appétit vient en mangeant. Cette année, cinq pays ont participé au festival. Il s’agit de la Tunisie, de la Libye, du Liban, de la Turquie et de l’Italie. La participation sera plus importante lors de la prochaine édition du festival. La représentation régionale sera plus importante aussi. A travers les associations, Mascara, Sétif et Béjaïa ont participé pour la première fois. Des voix féminines algériennes ont participé pour la première fois au festival à l’image Nada Rayhane d’Alger et de Meriem Benallal de Tlemcen. Nous devons nous ouvrir davantage sur d’autres expressions artistiques. Je suis pour la complémentarité en toutes choses.
Des projets pour la prochaine édition du festival ?
Oui. En 2024, nous allons organiser des concerts de Malouf dans les villes limitrophes à Constantine. Par manque de temps, nous n’avons pas pu concrétiser ce projet cette année. Nous allons veiller à organiser sept soirées lors de la prochaine édition du festival.
Allez-vous maintenir le programme des conférences-débats sur le Malouf ?
Le programme sera maintenu. Nous réfléchissons à établir des conventions avec l’Institut national supérieur de musique d’Alger (INSM), avec le Théâtre national Mahieddine Bachtarzi d’Alger (TNA), avec l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et avec l’Opéra d’Alger Boualem Bessaih afin d’établir des échanges culturels et d’aider les artistes pour avancer dans leurs carrières.