Selon le 1er rapport sur la relance économique (2020-2024) élaboré par le ministère délégué chargé de la Prospective, de nombreux indicatifs économiques sont au rouge notamment le recul accentué du PIB, le déficit commercial qui se creuse et le taux d’inflation qui repart à la hausse.
Ledit document indique qu’il est difficile d’estimer « la pleine mesure des conséquences aussi bien au niveau économique que social », pointant du doigt les « nombreuses lacunes dont souffre le système national d’information ».
S’appuyant sur les données du ministère des Finances, le rapport a indiqué que le Produit intérieur brut (PIB) devrait connaître, en 2020, un « fort recul » qui sera de l’ordre de 4,6%, tandis que l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) a augmenté pour l’ensemble des groupes de produits durant les 8 premiers mois de l’année 2020.
L’inflation sera ainsi de l’ordre de 3,5% pour l’année 2020 et devrait atteindre les 3,7% en 2021, a-t-il avancé.
Au cours des 11 premiers mois de 2020, la balance commerciale « s’est fortement dégradée de 84% par rapport à la même période en 2019 atteignant les 6 milliards de dollars de déficit » et ce, « malgré une baisse des importations d’environ 7 milliards de dollars (-18,25%), précise le ministère dans son rapport.
Impactées par la chute du prix du pétrole consécutive aux conséquences de la Covid-19 sur l’économie mondiale, les recettes des hydrocarbures, qui représentant plus de 92% des exportations, ont diminué dans des proportions plus importantes que les importations, soit une baisse de 34,82 %, selon le même rapport.
L’objectif affiché par le gouvernement de réduire de 10 milliards de dollars les importations en 2020 « semble en bonne voie de réalisation », en intégrant la facture des services, estime le rapport.
Les hydrocarbures fortement impactés par la récession internationale
Concernant l’impact du Coronavirus sur les secteurs économiques, l’étude du ministère a signalé que l’industrie des hydrocarbures a été « fortement touchée » par la crise de la Covid-19.
Au cours des deux premiers trimestres 2020, les Indices de la Production Industrielle (IPI) ont « fortement diminués par rapport à 2019 en raison de la réduction historique des quotas de l’OPEP+, dont l’Algérie est partie prenante, et de la baisse de la demande internationale, notamment pour le gaz naturel », est-t-il rappelé dans le rapport.
Les industries hors hydrocarbures ont connu aussi un ralentissement « brutal » de l’activité, dû aux mesures de confinement, a fait observer le document précisant qu’à l’exception du secteur de l’agroalimentaire, l’activité industrielle a « globalement diminué dans l’ensemble des filières d’activité au cours de 2020 par rapport à 2019 ».
L’indice général de la production industrielle a reculé respectivement de 6,8% et 14,1% au premier trimestre et au deuxième trimestre 2020.Quant à l’impact social de la pandémie, celle-ci a eu de « fortes répercussions » notamment sur l’emploi, dont « il est difficile encore d’avoir un bilan définitif pour 2020 », selon les auteurs du rapport.
Les offres d’emplois chutent de 30%
Citant des chiffres de l’Agence nationale de l’emploi (ANEM), le ministère délégué chargé de la Prospective a expliqué que le confinement a fait chuter les offres d’emploi de 39% et les demandes d’emploi de 30 % entre 2019 et 2020 (huit premiers mois de l’année).
Du point de vue budgétaire, « il est également difficile d’estimer l’impact des mesures de confinement, à cause de l’indisponibilité des données du second semestre 2020 », a encore fait remarquer le ministère, relevant à ce titre que les recettes et les dépenses budgétaires ont baissé respectivement de -10% et -3%, tandis que la fiscalité pétrolière a accusé un recul de l’ordre de -17%.
A fin juin 2020, le déficit global du trésor s’est élevé, quant à lui, à 1418 milliards DA, selon le ministère de la Prospective.
[…] L’impact socio-économique du Covid-19 a notamment aggravé les crises en Haïti, au Soudan et au Zimbabwe. Enfin pour 15 millions de personnes, ce sont les « chocs climatiques » qui ont été la cause principale de leur insécurité alimentaire, soit nettement moins qu’en 2019 (34 millions). […]