« L’industrie automobile » a été l’un des derniers mirages algériens qui a coûté des milliards de dollars au pays et s’est terminé, en partie, dans des procès. Le ministre de l’industrie, Ferhat Aït Ali, grand pourfendeur de cette industrie de montage avait souligné que ce n’est qu’une importance des composants du produits qui « arrivent déjà assemblés. Des fois même emballés ».
L’industrie automobile a obéit à un jeu d’une grande opacité où l’accès à l’activité, particulièrement juteuse, dépend de la relation au pouvoir et des contributions. Abderrahmane Achaïbou, patron d’Elsecom Motors, victime du gangstérisme-gestionnaire du ministre en fuite (condamné par contumace à 20 ans de prison), Abdesselam Bouchouareb, a estimé les pertes dues à cette fausse industrie à 50 milliards de dollars.
Tous les taux d’intégration annoncés – y compris pour la très « officielle » Renault- se sont avérés, faux. Bref, industrie automobile en Algérie est synonyme de grande arnaque. Cette « industrie » est désormais un cimetière avec des chaînes de montage – montrées à l’époque comme une sorte de conquête de l’espace les TV publiques et offshore – totalement à l’arrêt.
La page est-elle tournée ? Un décret exécutif fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de construction de véhicules a été publié au dernier numéro du Journal officiel (N49), ainsi que le cahier de charges y affèrent viennent d’être publié au Journal Officiel.
Un taux d’intégration au démarrage de 30%
Le décret signé par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, institue un comité technique auprès du ministère de l’industrie qui doit émettre un « avis conforme » sur demandes des investisseurs relatives à l’autorisation provisoire, l’agrément définitif, ainsi qu’un avis conforme en cas de non-respect des engagements pris par les investisseurs au titre du cahier de charges.
Le décret exige notamment un taux d’intégration de 30% au démarrage de l’activité, 35% à la troisième année, 40% à la quatrième année et 50% à la cinquième année.
L’investisseur étranger « doit être un acteur mondial de premier rang dans le domaine de la construction de véhicules et doit s’engager à apporter son savoir-faire technologique, ainsi qu’apporter, au lancement du projet, un minimum de 30% en fonds propres du montant global de l’investissement pour son financement. »
L’investisseur algérien doit disposer d’une assiette financière en fonds propres, représentant, au minimum, 30% de sa participation dans le montant global de l’investissement envisagé, ainsi que sa disposition d’une solvabilité sur fonds propres et garanties matérielles. Cette investisseur doit également avoir une « aptitude » à mettre en place et à gérer un investissement industriel et donc disposer d’une « précédente expérience d’un minimum de cinq (5) années dans une activité de production industrielle, sans incidents de gestion ou de paiement de ses obligations financières, ni infractions majeurs constatées. »