La France a voté et repoussé le Rassemblement National, cette extrême droite qui a prospéré sur les cendres de la guerre d’Algérie. La France a relevé le front a titré le journal l’Orient-Le Jour.
De blédards à binationaux, rien ne nous a été épargné ni les insultes, ni l’islamophobie, ni les soupçons d’antisémitisme, ni les agressions physiques, ni les violences policières, ni la mort.
Au milieu de cette boue infâme, de cette descente aux enfers , un espoir est né.
En effet, ces élections ont été un moment majeur pour l’immigration et ses enfants ; ils ont émergé sur la scène politique . La militance autour des luttes pour la Palestine où on a vu par exemple les jeunes femmes et jeunes gens d’Urgence Palestine marcher, collectaient de l’argent pour envoyer à Gaza, mais aussi la convergence avec les décoloniaux et les luttes féministes qui ont propulsé une jeunesse mobilisée et agissante .
Urbains, jeunes et populaires, fortement scolarisés mais précarisés, entre instinct de survie et espoir, un phénomène électoral inédit s’est produit dans les centres urbains et dans les quartiers populaires. Pour la première fois depuis des décennies, les taux de participation ont augmenté de manière significative; on parle de plus de 30% pour les législatives sur le plan national. Par exemple en Seine-Saint-Denis, le taux de participation s’est élevé à environ 43 %, soit une augmentation de 4 points par rapport aux européennes de 2019.
Aprés les luttes du MTA (mouvement des travailleurs arabes des années 60) , celle des Marches pour l’égalité et la citoyenneté des années 80, aujourd’hui le mouvement dècolonial, les mobilisations solidaires de la Palestine, chacune de ces révoltes étant la matrice de l’émancipation citoyenne. Les « blédards », les binationaux », les « beurs » émergent dans le vote politique de cette histoire !
Et dorénavant rien ne sera comme avant , il faudra compter avec cet électorat. L’avenir est entre leurs mains avec tout notre soutien bienveillant .