Le journaliste jordanien Jamal Al Haddad a été arrêté pour avoir publié sur son site d’information que le vaccin contre le Covid-19 était arrivé déjà dans le royaume et que des responsables avaient déjà été vaccinés. Le gouvernement jordanien avait déclaré récemment s’attendre à ce que « le vaccin arrive dans le pays fin janvier ou début février ».
« Le procureur auprès de la Cour de sûreté de l’Etat a ordonné l’arrestation jeudi du journaliste Jamal Haddad, éditeur du site d’information Al Wakaai (les événements, en arabe) pour avoir écrit que des responsables gouvernementaux avaient été vaccinés contre le Covid-19 », a indiqué cette source.
Le journaliste est accusé d’avoir « mis en danger la sécurité du pays, provoqué une sédition et des troubles à l’ordre public. Le parquet a décidé de le détenir pendant 15 jours en attendant son procès », selon la même source. Mardi, ce site d’information a publié un article intitulé: « Et le peuple dans tout ça? », se demandant si le vaccin Pfizer était arrivé en secret alors que des hauts fonctionnaires du gouvernement jordanien ont été vaccinés, selon le journaliste.
Les syndicats des journalistes en Jordanie se sont indignés et se sont élevés contre cette arrestation et organisent des sit in depuis vendredi pour dénoncer qu’un journaliste soit traduit en justice pour des accusation d’atteinte à la sureté de l’Etat alors qu’il ne faisait que son métier d’informer.
La Jordanie a enregistré plus de 285.000 cas de contaminations au Covid-19 et 3.711 décès.
A la mi-décembre, le royaume a donné son feu vert au vaccin de l’alliance Pfizer/BioNTech, mais le secrétaire général du ministère jordanien de la Santé pour les affaires épidémiologiques, Waël Al Hayajneh, a déclaré mercredi qu’il s’attendait à ce que « le vaccin arrive dans le Royaume fin janvier ou début février ».