Le Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, en visite à Alger, a évoqué la guerre en Ukraine.
« Nous nous sommes aussi entretenus sur l’agression injustifiée de la Russie contre l’Ukraine. J’ai souligné que ce conflit n’est pas uniquement une guerre européenne. Elle se tient sur le territoire européen, mais c’est un défi majeur pour le monde entier, puisqu’il s’agit d’une attaque aux fondements du droit international. Et pour cette raison, l’Union européenne soutient l’Ukraine de façon politique, militaire, financière et humanitaire », a déclaré, lundi 13 mars, Josep Borrell, après une audience avec le président Abdelmadjid Tebboune au palais d’El Mouradia, à Alger.
Et d’ajouter : « Et nous continuerons à le faire autant que possible, autant que nécessaire, et aussi autant qu’il le faudra. J’invite l’Algérie à se joindre aux efforts engagés pour arrêter cette guerre injustifiable et atténuer son impact économique et humain sur le monde entier ».
Le responsable européen a abordé également la situation au Maghreb et en Afrique : « L’instabilité dans la région du Sahel, et dans le Golfe de Guinée, nous préoccupe de plus en plus. Nous avons aussi longuement évoqué le processus de paix et la situation au Moyen Orient qui nous inquiète beaucoup, avec des violences qui menacent d’engendrer une nouvelle escalade dans les territoires occupés en Palestine. Le président m’en a longtemps parlé. Nous devons redoubler nos efforts, pour apaiser les tensions dans l’immédiat, mais aussi pour réouvrir un horizon politique au processus de paix ».
« Relancer les efforts de paix » au Moyen-Orient«
Et dans ce contexte, j’ai échangé avec mes interlocuteurs algériens sur notre initiative conjointe avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal (Faisal bin Farhan Al Saud), et le secrétaire général de la Ligue arabe, Aboul Gheit, pour explorer les moyens de relancer les efforts de paix et préserver les perspectives d’une solution à deux États. Tout le monde, sauf le gouvernement d’Israël, le réclame, et c’est pour nous la seule solution viable », a soutenu Josep Borrell.
A Alger, lors du 31ème sommet de la Ligue arabe, en novembre 2022, l’Initiative de paix arabe, proposée lors du sommet de Beyrouth en 2002, a été relancée. Une initiative qui préconise la solution des deux Etats. « Accepter la création d’un État palestinien indépendant et souverain sur les territoires palestiniens occupés depuis le 4 juin 1967 en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza avec Jérusalem-Est pour capitale », est-il précisé dans cette initiative, rejetée par Tel Aviv.
« L’Algérie, un acteur clé »
« L’Algérie est un acteur clé dans la région et au-delà. Nous apprécions son engagement au sein de la Ligue Arabe comme au sein de l’Union Africaine. Je pense aussi au rôle majeur que l’Algérie a joué pour la paix au Mali – à travers les accords d’Alger de 2015 qu’il faut encore mettre en œuvre », a estimé Josep Borrell.
Il dit avoir salué l’élection de l’Algérie au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. « Être membre du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies est très important, il s’agit d’une institution très importante et le fait d’y siéger comporte des responsabilités particulières en matière de promotion et de protection des droits humains, y compris la protection de droits fondamentaux comme la liberté de la presse et la liberté d’expression. Nous serons heureux de travailler ensemble avec l’Algérie sur ces sujets – pour nous très importants et qui nous préoccupent », a-t-il dit.