Le journaliste Khaled Drareni quitte la prison de Kolea ce vendredi 19 février 2021. Cette libération, et celles de plusieurs autres détenus, intervient suite à l’annonce du président Abdelmadjid Tebboune, la veille, d’une grâce présidentielle.
Le journaliste Khaled Drareni a été arrêté, le 7 mars mars 2020, alors qu’il assurait la couverture médiatique d’une manifestation qui se déroulait juste sous sa fenêtre. Après une garde à vue de trois jours, le journaliste avait été placé sous contrôle judiciaire. L’appel du procureur de la République aboutit un mandat de dépôt le 27 mars 2020.
Le 3 août dernier, le tribunal de Sidi M’hamed l’avait condamné à trois ans de prison ferme. En septembre, la Cour d’Alger réduit la peine en appel à deux ans de prison ferme le 15 septembre. Le verdict a suscité la consternation et la fureur des journalistes présents à la cour d’Alger qui ont dénoncé une décision “injuste et injustifiée” et ont scandé le slogan de “Khaled Drareni, SahafI Hor” (journaliste libre). Des sit-ins de soutien au journaliste se déroulaient chaque lundi à la Maison de la Presse Tahar Djaout (Alger) avant que ces rassemblements ne soient interdits par la direction.
Des actions de solidarité avec lui ont eu lieu dans plusieurs pays à travers le monde. Médias, journalistes ou associations exprimaient leur solidarité et appelaient à sa libération.
Tebboune a qualifié Khaled Drareni de « khabardji »
Les avocats de Khaled Drareni et son comité de soutien affirmaient qu’il été condamné pour des questions sans rapport avec son dossier et que la justice a été influencée par des jugements politiques exprimés par les autorités, notamment le Président Abdelmadjid Tebboune et le ministre de la communication, Ammar Belhimer à l’encontre du journaliste.
Ce dernier a avancé comme argument, jugé intenable par les professionnels, que Khaled Drareni n’était pas titulaire d’une carte de presse. Une volonté de nier la qualité de journaliste à Khaled Drareni qui a suscité de vives réactions dans la presse. Le chef de l’Etat avait accusé le journaliste d’être un « khabardji ».
Les avocats de Khaled Drareni ont organisé après le procès en appel une conférence de presse pour dénoncer “un acharnement judiciaire en raison de son activité de journaliste” en réponse aux déclarations des officiels qui cherchent, selon eux, à « détourner l’affaire de son contexte journalistique ».
La défense du journaliste Khaled Drareni a introduit un pourvoi en cassation le 17 septembre dernier auprès de la Cour suprême.
La Cour suprême devait statuer sur le pourvoi de cassation introduit par la défense du journaliste le 25 février prochain. L’introduction de ce pourvoi en cassation était une question de principe pour le journaliste Khaled Drareni convaincu de son innocence.
[…] Khaled Drareni, directeur du médias électronique Casbah Tribune et animateur de l’émission le Café Presse Politique, a été libéré provisoirement le 19 février dernier, dans la foulée des décisions présidentielles d’élargissement des détenus du Hirak. Il avait été condamné à deux ans de prison en septembre dernier pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l’unité nationale ». […]