La moudjahida, Juliette Acampora, décédée jeudi à l’âge de 92 ans, a été inhumée samedi au cimetière chrétien de Bologhine (Alger), en présence du Conseiller du président de la République chargé des relations extérieures, Abdelhafid Allahoum, du ministre des Moudjahidine et Ayants-droits, Laïd Reguiba, du wali d’Alger, Ahmed Mabed, ainsi que des proches et compagnons de la défunte.
La militante Juliette Acampora a consacré sa vie au service de la cause de libération nationale et son honorable engagement « reflète la dimension internationale de la glorieuse Révolution du 1er novembre 1954, car fondée sur les principes de justice et des nobles valeurs humaines », a indiqué M. Reguiba lors de la solennelle cérémonie des obsèques.
« Tous les épris de liberté de par le monde sont redevables à la défunte pour le combat qu’elle a mené en soutien à la cause algérienne et que l’engagement et les idéaux portés par elle et par tous les amis de la Révolution continueront à éclairer la voie de la liberté, dans tous les coins du globe », a-t-il ajouté.
Présentant ses « sincères condoléances » à la famille de la défunte, le ministre a assuré que cette dernière est « la fille de l’Algérie, de par sa naissance, son militantisme et les principes qu’elle a défendus », rappelant le même combat mené par son défunt époux, Georges, décédé en 2012.
Il a fait savoir, d’autre part, que, dans le cadre des célébrations du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, « un chapitre sera dédié aux amis de la Révolution algérienne, aussi bien ceux ayant milité en Algérie que dans d’autres pays du monde et ce, en hommage et en reconnaissance à leurs immenses sacrifices ».
« Juliette fait partie de mes sœurs d’hier et d’aujourd’hui. Nous avons partagé le pire pour la liberté et après l’indépendance, elle a également fait le choix de l’Algérie. Elle était une des dernières militantes européennes encore présentes en Algérie et la dernière à Alger qui vient de nous quitter », a déclaré, pour sa part, la moudjahida Louisa Ighilahriz, présente aux obsèques.
L’ancien moudjahid et membre de la Zone autonome d’Alger (ZAA), Tahar El Hocine, a évoqué, quant à lui, le combat du couple Acompora au sein du Front de libération nationale (FLN), citant notamment le ralliement par Georges de la Zone autonome d’Alger en 1956, puis sa condamnation à mort en 1957.
Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait exprimé ses « sincères condoléances » et « toute son empathie » à la famille de la militante Juliette Acampora, louant par la même occasion « son histoire de militante en faveur de la cause algérienne et contre l’occupation française ».
Native du quartier de Zeghara à Bab El Oued, Juliette Acompora a rejoint les rangs de la Révolution algérienne dès son jeune âge pour y militer en tant qu’agent de liaison. Son engagement, sans concessions, aux côtés de son époux, leur vaudra plusieurs arrestations par les autorités coloniales françaises.