La comédienne libyenne Khadoja Sabry est une des invitées des premières Journées du théâtre arabe qui se déroulent à Sétif jusqu’au 21 février 2023.
« En Libye, le théâtre est passé par des phases difficiles après 2011. Aujourd’hui, il y a une certaine reprise au théâtre et dans le drama. Le public s’intéresse beaucoup aux sujets sociaux et divertissants. Les gens ont besoin de respirer aussi et de voir que le théâtre parle d’eux. Nous avons tout fait pour que le théâtre continue d’exister en Libye », a-t-elle dit dans une déclaration à 24 H Algérie.
Les artistes libyens ont, selon elle, mis la main dans la main pour relancer l’activité théâtrale en Libye en dépit des difficultés politiques et financières nées après la révolte de 2011. « Durant dix ans, il y a eu des travaux pour le théâtre mais n’étaient pas à la hauteur de ce qui se faisait en Libye auparavant. Idem pour la télévision. Actuellement, le drama reprend sa place aussi. Il reste que le théâtre est notre grande maison qui nous rassemble tous. Le théâtre nous fait rencontrer le public directement, nous fait sentir les pulsions des gens qui assistent à nos spectacles », a-t-elle dit.
Une histoire tripolitaine
En 2013, Khadoja Sabry est montée sur scène pour le monodrame « Hikaya trabelsia » »حكاية طرابلسية » (une histoire tripolitaine) écrit par le libyen Mansour Bouchenaf et mis en scène par l’égyptien Djamel Abdelnacer.
« Ce monodrame m’a libéré de beaucoup de drames et de blessures. C’est l’histoire d’une relation entre une mère et sa fille. Une mère qui perd sa fille. J’ai présenté ce monodrame dans plusieurs pays arabes. L’histoire peut se dérouler dans n’importe quel pays. Elle évoque la douleur liée à la perte d’un être cher », a-t-elle dit.
« Hikaya trabelsia » a décroché une quinzaine de prix. « Pour moi, le monodrame est un genre théâtral difficile. J’ai décidé de produire « Hikaya trabelsia », vendu ma voiture pour ce pro. Je suis montée sur scène au moment où mon pays avait besoin de moi. La Libye n’est pas guerre ou destruction. La Libye, c’est de l’art, de la création, du théâtre, de belles choses. C’était ma réponse. Le monodrame m’a permis de respirer aussi et de souligner que la vie continue. Pour moi, le théâtre c’est d’abord la vie. « , a confié Khadoja Sabry.
« L’art nous rassemble » »
A 11 ans, j’ai commencé ma carrière au théâtre, à l’école puis dans les associations avant de rejoindre le théâtre national libyen à Tripoli. Plus de quarante ans de carrière. Le théâtre est mon premier amour. Ensuite, le cinéma m’a fait connaître dans le monde arabe. J’ai été distribuée dans beaucoup de dramas arabes diffusés à la télévision », a-t-elle déclaré.
Khadoja Sabry a joué dans une quinzaine de feuilletons et une dizaine de films dont « El Intidadha » (l’insurrection) aux côtés du comédien égyptien Farid Chawki. Elle a été distribuée aussi dans une vingtaine de pièces de théâtre. « L’art nous rassemble. Les travaux artistiques, qui plaisent aux gens, traversent le temps. Avec l’art, nous pouvons défendre beaucoup de causes et de valeurs », a-t-elle dit. Elle a fait un plaidoyer pour que les artistes arabes se rassemblent et travaillent pour l’unification des rangs avec « les valeurs d’amour et de tolérance ».
Khadoja Sabry est membre du jury des premières Journées du théâtre arabe de Sétif.