“Les retours de malades d’Algérie font craindre une reprise de la Covid-19”. Le titre est du journal français Libération qui évoque les craintes du personnel médical à la suite de l’hospitalisation d’une vingtaine de personnes dont le “point commun” est qu’ils revenaient tous d’Algérie. Un médecin affirme qu’au vu de leur état, ils étaient déjà “malades quand ils ont pris leur vol de rapatriement: au moins trois sont en réanimation et un est décédé”.
Il faut préciser que les vols internationaux sont suspendus par l’Algérie et que seuls des nationaux français (qui peuvent être aussi des nationaux algériens) et des nationaux européens sont rentrés en France via des vols spéciaux organisés à partir du mois de juin. Un infectiologue met en cause les conditions de ces rapatriements où la seule condition posée est le port du masque durant le voyage. “Ils font redémarrer l’épidémie artificiellement”, assure cet infectiologue cité par le journal.
L’absence d’un dispositif sévère à l’arrivée en France est ainsi pointée. “Des amis binationaux sont rentrés en France récemment et ils étaient étonné du manque de vigilance sanitaire à leur arrivée à paris” raconte un Algérien de Paris. Mais cela ne semble pas être une situation particulière à ceux qui ont été rapatrié d’Algérie. Selon les chiffres de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, sur les 300 cas identifiés depuis le 15 juin “au moins 13 avaient voyagé à l’étranger ou étaient rapatriés de différents pays: 6 d’Algérie et et respectivement 1 d’Afghanistan, Congo, Côte-d’Ivoire,Egypte, Pakistan, Roumanie, Serbie».
Les flux humains importants entre l’Algérie et la France peuvent expliquer ce nombre. Mais le vrai problème est le dispositif de suivi des voyageurs qui semble défaillant. Le titre de Libération parait de ce fait excessif. Pour rappel, les premiers cas de Covid-19 identifié en Algérie, dans la wilaya de Blida, ont été des Algériens vivants en France en visite familiale.