Les perturbations en eau potable enregistrées dans plusieurs régions du pays durant l’Aïd al-Adha sont la conséquence d’une « consommation record » qui dépasse les capacités de stockage et de distribution disponibles. Le Directeur de l’Algérienne des eaux, (ADE) Amirouche Ismaïl, a précisé que la consommation quotidienne moyenne au niveau national a dépassé les 10.000.000 m3/jour. « Ce volume, qui équivaut en temps normal à une consommation de 24 h, a été consommé entre 5h00 et 14h00, soit 5 heures, voire 4 heures dans certaines wilayas » a-t-il indiqué pour souligner qu’il s’agit bien d’un « record ».
L’explication est classique et recouvre une réalité qui se répète chaque année, aussi bien pour l’eau que l’électricité, à l’occasion de l’Aïd al-adha ou des périodes de grande chaleur. Le patron de l’ADE répond de manière rationnelle en soulignant qu’il n’existe pas de solution à une consommation « record simultanée et occasionnelle » et qu’aucun pays n’engage des investissements lourds juste pour faire face à un pic de consommation qui survient une fois par an. Ce qui vaut pour l’eau vaut également pour l’électricité qui connait durant quelques jours de la période des pics de consommation.
M. Amirouche Ismaïl a souligné que la conjoncture marquée par le confinement sanitaire et la hausse des températures ont été des facteurs de plus dans cette surconsommation d’eau par les ménages durant les deux jours de l’Aïd à laquelle les services des eaux ont essayé de répondre par une « utilisation à pleine puissance de l’ensemble des infrastructures de production et de pompage, le remplissage de tous les réservoirs, la mise en place d’un programme d’approvisionnement par citernes, la réparation des fuites au niveau de toutes les wilayas et la mobilisation des permanences dans toutes les unités ADE. »
Un complot ?
L’explication du DG de l’Algérienne des eaux relativise les propos du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui avait mis les perturbations de l’alimentation en eau – ainsi que les coupures d’électricité, le manque de liquidités dans les bureaux de poste et les feux de forêts – sous le compte d’un complot visant à « créer la fitna et l’instabilité » dans le pays.
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Le DG de la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL), Brice Cabibel a confirmé l’ampleur de la surconsommation d’eau à Alger et Tipaza qui « a dépassé 1,6 million de m3 durant la matinée de l’Aïd, dont plus de 1,3 million de m3 à Alger seulement ». Il a indiqué que 65.000 m3 supplémentaires (+5%) avaient été mobilisés pour la matinée du premier jour de l’Aïd par rapport à l’année dernière.
Au sujet de l’arrêt, la veille de l’Aïd El Adha, de la station de dessalement d’eau de Fouka – et pour laquelle une enquête a été ordonnée par le ministre des ressources en eau – le DG de la SEAAL a fait état d’une « panne électrique qui a été réparée dans la journée même ».
Il ressort des déclarations des responsables des différentes entreprises des eaux que les deux journées de l’Aïd survenant dans un contexte de canicule et de confinement sanitaire ont mis à rude épreuve les capacités de stockage et de distribution. Rien de nouveau – et ce n’est pas un complot – aussi bien pour l’eau que l’électricité. Des situations que le pays a déjà connues et à moins d’investir, de manière irrationnelle, pour répondre à des pics de consommation qui ne durent que quelques jours. Des situations que le pays connaîtra encore et la solution ne peut être que celle d’un appel civique permanent à éviter les gaspillages et à économiser l’eau et l’électricité.
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