La qualité supérieure de Deglet Nour, une variété de dattes au goût succulent propre surtout aux régions des oasis des Ziban, constitue un « visa » lui permettant d’accéder aux marchés internationaux et de s’imposer sur les tables des consommateurs dans les quatre coins du pays, selon des professionnels du secteur agricole dans la wilaya de Biskra.
L’expert au Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides de Biskra, Kamel Bensalah, a indiqué que le produit de Deglet Nour, à l’instar des autres variété, n’a subi aucun changement ou altération dans sa composante, et n’a fait l’objet d’aucun ajustement de laboratoire menaçant son caractère de « Produit bio », affirmant que les engrais utilisés sont généralement naturels.
La catégorie Deglet Nour dont la réputation n’est pas à démontrer car célèbre à l’international, est forte par son goût spécial, sa forme, sa couleur, son volume et sa valeur nutritionnelle. En plus, affirme-t-on, elle est conforme à toutes les normes requises par les consommateurs au fil des années.
L’agriculteur producteur garde toujours les mêmes moyens dans l’entretien des palmiers-dattiers à partir de la pose des engrais, la pollinisation en passant par la taille et le traitement, in fine, de l’arbre pour faire tomber les précieux fruits, une techniques maîtrisée de père en fils.
De son côté, Madani Balouti, propriétaire de l’entreprise « Les oasis originelles » de commerce en activité depuis 2011, estime, en se référant à son expérience dans la commercialisation de Deglet Nour, que cette dernière jouit de son caractère de « produit d’excellence » attirant fortement le consommateur qui la découvre pour la première fois, s’offre comme cadeau de grande valeur, rafle les Prix des expositions à travers le monde et, partant, fait l’objet d’un engouement sur les marchés local et international.
M. Balouti a précisé, qu’en dépit de des conditions draconiennes exigées par les Etats s’agissant des produits importés, Deglet Nour « y souscrit haut la main ». « Mieux, la demande sur cette variété augmente d’année en année », s’est-il réjoui.
Le propriétaire d’une exploitation agricole située à Foughala, Farid Bourenane, a indiqué, pour sa part, que les dattes portant le label Deglet Nour avec ses spécificités et l’engouement qu’elle suscite auprès des consommateurs locaux et étrangers, a pu, des années durant, s’accaparerl’intérêt des agriculteurs notamment dans la commune de Tolga et les régions limitrophes car la semence de cette catégorie est devenue des plus prisées et peut être la seule à être cultivée à travers les vergers et les terres agricoles mises en valeur récemment.
Un spécialiste de la ressource végétale dans la région, El Hadj Abdelkader Abadou de Bordj Ben Azouz, a affirmé, lui, que les dattes Deglet Nour sont parvenues à préserver les mêmes caractéristiques de qualité et sont, depuis longtemps, demandées sur les marchés étrangers, rappelant que cette catégorie de dattes avait fait l’objet d’un « véritable pillage » durant l’occupation, car le colonisateur utilisait une voie ferrée allant de la ville de Tolga vers les ports pour transporter les quantités produites de dattes vers la France.
D’autres catégories de dattes se repositionnent
Les oasis des Ziban disposent, en plus de Deglet Nour, de plusieurs autres catégories sèches et tendre comme la patte de dattes, la datte blanche, l’Orpheline, la Sucrée et « Doigts de mariée » qui étaient classées sur la liste d’évaluation de la qualité dans la deuxième place après Deglet Nour, mais a pu glaner une position importante dans les marchés comme étant des produits bénéficiant d’engouement croissant de la part des consommateurs surtout après son intégration dans l’industrie de transformation, selon l’agriculteur El Hadj Omar Hamlaoui.
Il a été constaté, dans ce cadre, que ces catégories, répandues à travers plusieurs régions des Ziban comme les oasis de Sidi Okba, Ain Naga, El Hadjeb, Bouchagroune et Ourlal, ont connu une hausse de la demande qui s’est répercutée sur son prix. A titre d’exemple, le prix dukilogramme de la catégorie « Patte de datte » (Ghars) est passé de 100 DA à 200 DA, ces deux dernières saisons, a-t-il relevé.
La disponibilité de ces catégories, sur le marché local, avec des prix inférieurs à ceux de Deglet Nour et l’engouement suscité auprès des consommateurs leur ont permis de devenir une matière première dans les industries de transformation pour la production de plusieurs aliments à base de dattes, comme la confiture de datte, le miel de datte et les produits cosmétiques, selon le même agriculteur.