Lamamra refuse le qualificatif « mercenaires » attribué à des paramilaitaires russes au Mali

6
Lamamra refuse le qualificatif "mercenaires" attribué à des paramilaitaires russes au Mali
Google Actualites 24H Algerie

La France et l’Union européenne ne cachent plus leur inquiétude sur la présence de la Russie en région du Sahel, au Mali surtout.
Les médias européens évoquent la présence du groupe privé paramilitaire russe Wagner pour soutenir les autorités de transition malienne à contrer l’action terroriste de plus en plus menaçante.

L’Algérie, le Mali et les Russes


Washington paraît agacé par cette coopération entre les maliens et les russes. Le général Stephen Townsend, chef du commandement américain pour l’Afrique (Africom),  a déclaré jeudi 3 février avoir des «raisons de croire» que le Mali verse une forte somme à Wagner. « Je crois qu’ils vont devoir payer en nature sous la forme de ressources naturelles telles que l’or et les pierres précieuses, parce que je ne vois pas comment ils vont pouvoir payer 10 millions de dollars par mois», a-t-il ajouté.  Il n’a pas étayé ses propos de preuves.
Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a été interrogé, vendredi 4 février 2022, sur cette présence russe, lors d’une interview accordée à France 24 et Radio France Internationale (RFI).


Le survol des avions n’est pas « un événement politique »

Florence Morice, journaliste de RFI, qui cite des « sources diplomatiques africaines », a posé la question de savoir si l’Algérie avait laissé passer des « avions militaires russes remplis d’hommes et d’équipement » vers le Sahel ? Réponse de Lamamra :  « Si des avions russes, français, chinois ou autres survolent le territoire algérien, cela ne constitue absolument pas un événement de nature politique ».
La journaliste est revenue à la charge: « donc, il n’y a pas d’opposition de votre part à acheminer des troupes et du matériel russes et donc, éventuellement, des mercenaires vers le Sahel ».


Réplique de Lamamra :  » je ne suis pas sûr que la qualification de mercenaires soit consensuelle. Il y a d’autres points de vue pour décrire les personnels en question. Je ne dis pas que je préfère tel ou tel point de vue mais en répondant à votre question qui porte cette qualification, je ne voudrai pas que l’on comprenne que moi, je le reprends à mon compte d’autant plus que le gouvernement malien dise qu’il ne s’agit pas de cela. Le gouvernement russe non plus ».


« L’Algérie n’est pas en faveur de déploiement de forces étrangères » en Afrique

Et de poursuivre : « Il s’agit d’épiphénomènes par rapport au principe lui-même. Le principe est que l’Algérie n’est pas en faveur de déploiement de forces étrangères sur le continent africain tout en respectant le droit souverain des Etats concernés de faire appel à des formes d’assistance de la part de partenaires internationaux ».


L’Union européenne a, pour rappel, décidé le 13 décembre 2022 de sanctionner le groupe Wagner accusé de mener « des actions de déstabilisation » en Afrique et en Ukraine et de recruter des agents militaires privés envoyés « dans des zones de conflit afin d’alimenter la violence ». Les sanctions consistent en une interdiction de visas pour les personnes et le gel des avoirs en Europe.


« La coopération avec la Russie est une coopération historique. Notre coopération avec la Russie est une coopération d’État à État. Le Mali ne s’adresse qu’au gouvernement russe qui répond à nos sollicitations avec une grande célérité, avec une grande efficacité. Ces 7 derniers mois, les équipements et les fournitures qui ont été acquis via cette coopération, ce type d’investissements n’a jamais été fait au cours des 15 ou 20 dernières années », a déclaré, jeudi 27 janvier, Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangère du Mali, lors d’une interview accordée à France 24 et RFI.
Et d’ajouter : « Le problème du Mali n’est pas Wagner. Le problème du Mali, c’est d’apporter la sécurité aux Maliennes et aux Maliens ».

Article précédentAlger attend « la réponse » de Bamako et de la Cédéao à propos d’une offre de dialogue
Article suivantTéléphonie mobile: Mobilis en tête, suivi de Djezzy et Ooredoo

6 Commentaires

  1. Qu’on le veuille ou pas , une reponse tres claire qdressee aux francais par Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangère du Mali, lors d’une interview accordée à France 24 et RF:
    I.a coopération avec la Russie est une coopération historique. Notre coopération avec la Russie est une coopération d’État à État. Le Mali ne s’adresse qu’au gouvernement russe qui répond à nos sollicitations avec une grande célérité, avec une grande efficacité. Ces 7 derniers mois, les équipements et les fournitures qui ont été acquis via cette coopération, ce type d’investissements n’a jamais été fait au cours des 15 ou 20 dernières années », il ajouta :
    »Le problème du Mali n’est pas Wagner. Le problème du Mali, c’est d’apporter la sécurité aux Maliennes et aux Maliens. C’est notre responsabilité. Et nous ferons tout ce qui est nécessaire conformément à nos lois pour pouvoir répondre à cela. Nous souhaitons que les autres, qui sont en train maintenant de faire toute cette campagne autour de Wagner, prennent un peu de recul, qu’ils viennent voir avec le Mali quel problème sécuritaire il y a et quel problème notre contribution va pouvoir résoudre ».
    Les français ont été chassés comme des indésirables , eux qui étaient au Mali depuis plus de vingt ans sans apporter une lueur d’espoir. Mais dès qu’ils entendent la RUSSIE , le volcan de la jalousie rejaillit .

    • Bonjour,

      « Les français ont été chassés comme des indésirables , eux qui étaient au Mali depuis plus de vingt ans sans apporter une lueur d’espoir. Mais dès qu’ils entendent la RUSSIE , le volcan de la jalousie rejaillit  »

      Je pense Monsieur que vous connaissez mal les investissements français au Mali et leur nature, vous connaissez mal les investissements de l’ex DRS algérienne au Mali et leurs actions conjointes contre les Touaregs., vous connaissez mal les bienfaits de la « coopération » du Mali avec la Russie collectiviste dans la décennie qui a suivi son indépendance.

      Des investissements au Mali, il y en eu et ils ont été massifs et le sont encore. Mais vous avez été « éduqué » pour ne pas le voir.

  2. Merci pour cette mise au point , mais je pense sincèrement que la présence française en Afrique ne reflète en réalité que la défense de ses propres intérêts . Vous ne devez pas ignorer que lorsque la France investit 1 Euro , elle attend en retour 100 Euro, voilà ce qu’est l’investissement français en Afrique.
    Pourtant tant de soldats français ont perdu leur vie dans des pays qui ne sont pas les leurs, rien que pour cette raison , la France doit se retirer de tous ces pays qu’elle  » occupe » .
    Sur un autre plan, Novembre 2017: à l’Université de Ouagadougou, Emmanuel Macron prononce un discours supposé refondateur. La capitale du Burkina Faso a, sous la longue présidence autoritaire de Blaise Compaoré (1987-2014), joué le rôle de QG de la «Françafrique», tandis que la situation se délitait en Côte d’Ivoire voisine et au Sahel. La chute du parrain Compaoré, cet ex-militaire PROTEGE’ de Paris, survenue trois ans plus tôt, a relancé la démocratisation. Le nouveau chef de l’Etat français, tout juste élu, affiche alors sa volonté de rupture: «Je ne suis pas venu ici vous dire quelle est la politique africaine de la France comme d’aucuns le prétendent. Parce qu’il n’y a plus de politique africaine de la France! Il y a une politique que nous pouvons conduire, il y a des AMIS, il y a des gens avec qui on est d’accord, d’autres non. Mais il y a surtout un continent que nous devons regarder en face.» Il a tout dit ce président .
    Il faudrait lire entre les lignes que La France soutient des dictateurs. Salutations.

  3. […] L'intervention du président contraste ostensiblement avec l'attitude qu'a eue, le 4 avril, le chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra. Celui-ci, face à une journaliste de RFI qui lui demandait si l'Algérie n'avait pas d'opposition à «acheminer des troupes et du matériel russes et donc, éventuellement, des mercenaires vers le Sahel», allusion claire au groupe russe Wagner, a refusé de parler de «mercenaires». […]

  4. […] L’intervention du président contraste ostensiblement avec l’attitude qu’a eue, le 4 avril, le chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra. Celui-ci, face à une journaliste de RFI qui lui demandait si l’Algérie n’avait pas d’opposition à «acheminer des troupes et du matériel russes et donc, éventuellement, des mercenaires vers le Sahel», allusion claire au groupe russe Wagner, a refusé de parler de «mercenaires». […]

  5. […] L’intervention du président est ostensiblement contraire à l’attitude du chef de la diplomatie, Ramatan Lammara, le 4 avril. Ce dernier, devant un journaliste de RFI qui lui a demandé si l’Algérie n’avait pas d’objection «Transférer des troupes et du matériel russe, et donc, peut-être, des mercenaires au Sahel», Un indice clair au groupe russe Wagner, là Refuse de parler de “mercenaires”. […]

Laisser un commentaire