L’agence APS a confirmé, ce vendredi 22 novembre 2024, l’arrestation à Alger de l’écrivain français d’origine algérienne Boualem Sansal, sans fournir plus de détails.
« L’arrestation de Boualem Sansal, pseudo intellectuel, vénéré par l’extrême-droite française, a réveillé les professionnels de l’indignation. Tout le bottin anti-algérien et accessoirement prosioniste de Paris, s’est levé comme un seul homme: Eric Zemmour, Mohamed Sifaoui, Marine Le Pen, Xavier Driencourt, Valérie Pécresse, Jack Lang, Nicolas Dupont Aignan et évidemment Tahar Benjelloun, son ami marocain qui récupère d’une sciatique à force de baise main à Mohamed VI. Tous montent au créneau pour ce révisionniste qui s’est pris les pieds dans le tapis », écrit l’APS dans un commentaire.
Plusieurs médias français et internationaux ont annoncé, depuis jeudi 21 novembre, l’arrestation de Boualem Sansal, le samedi 16 novembre 2024, après sa sortie de l’aéroport international Houari Boumediène d’Alger, en provenance de Paris. L’écrivain franco-algérien, qui habite Boumerdès, à une cinquantaine de kilomètres d’Alger, faisait souvent l’aller-retour entre la France et l’Algérie sans être inquiété par les autorités algériennes.
L’écrivain, qui a obtenu la nationalité française depuis presque une année, serait poursuivi pour ses déclarations controversées faites en octobre 2024 à un média français sur une supposée appartenance d’une partie de l’ouest algérien au Maroc. Il avait même cité les villes algériennes d’Oran et de Tlemcen. Des propos qui ont suscité l’indignation et la colère en Algérie, qualifiés de totalement faux sur le plan historique. Oran, Tlemcen et Mascara n’ont jamais fait partie du Royaume du Maroc.
« Atteinte à l’unité nationale »
Boualem Sansal pourrait être poursuivi pour « atteinte à l’intégrité territoriale de l’Algérie », « atteinte à l’unité nationale » et « incitation à la division du pays ». Des peines allant jusqu’à dix ans de prison sont prévues dans le code pénal sur ces accusations. L’écrivain devrait être présenté devant le procureur de la République. Le parquet fournira probablement des éléments d’information sur l’affaire plus tard.
L’agence APS a critiqué la classe politique française qui appelle à faire « pression » sur l’Algérie pour obtenir la libération de Boualem Sansal.
« Il faut dire que ce lobby haineux a eu une mauvaise semaine. Il faut les comprendre. D’abord, un de leurs protégés, Kamel Daoud, a été pris la main dans le sac, exploitant les douleurs d’une victime du terrorisme en Algérie pour rafler « le Goncourt ». Ensuite, leur ami génocidaire Netanyahu s’est vu délivrer un mandat d’arrêt international par la Cour pénale internationale (CPI). Enfin, l’autre écrivain de Gallimard, Sansal, se voit arrêter en plein délire révisionniste. Au passage, le même Sansal avait été accusé par l’écrivain Wassini Larredj de lui avoir volé son titre et la trame du Roman « 2084 la fin du Monde ». Comme quoi dans la confrérie du plagiat et du détournement littéraire, la France de l’édition a bien choisi ses poulains algériens », a écrit l’agence officielle.
Et d’ajouter :
« La France macronito-sioniste qui s’offusque de l’arrestation de Sansal (à l’aéroport d’Alger), n’a toujours pas déclaré au monde si elle a la souveraineté nécessaire de pouvoir arrêter Benjamin Netanyahu, si jamais il se pointerait à l’aéroport Charles De Gaulle ! Puisque Paris parle de droit et de droits de l’Homme, se conformer au droit international dans le cas de Netanyahu serait déjà un bon début ».
« Condamner Sansal pour sa tentative de nier l’existence de la Nation algérienne »
« La France de Macron n’est pas à une contradiction prés. Le même Macron qui parle de « crimes contre l’Humanité » en Algérie concernant la colonisation française, qui admet la reconnaissance historique d’assassinat d’Etat dans le cas de Ali Boumendjel, Maurice Audin ou de Larbi Ben M’hidi, poussant la contrition jusqu’à envoyer son ambassadeur avec une gerbe de fleurs sur la tombe de notre martyr, prend la défense d’un négationniste, qui remet en cause l’existence, l’indépendance, l’Histoire, la souveraineté et les frontières de l’Algérie ! », est-il écrit.
L’APS confirme donc aussi les motifs des poursuites pénales engagées contre l’auteur du roman « Le Serment des barbares ».
« Le gouvernement français doit exiger sa libération immédiate », lancera le naturalisé par décret, Eric Zemmour en faveur de son « ami », Boualem Sansal. Le Président Macron qui revient d’un voyage bronzé du Brésil, où il avait traité les Haïtiens de « cons » (la Routine quoi !), se dit « très préoccupé » (…) La France qui légifère à tour de bras sur les lois mémorielles, surtout quand il s’agit du révisionnisme anti-juif (Loi Gayssot), ne devrait-elle pas, plutôt, condamner Sansal pour sa tentative de nier l’existence même de la Nation algérienne. Ca serait un bon sujet d’étude et de négociation pour Benjamin Stora ! », a souligné l’APS.
Boualem Sansal, dont les idées sont proches de l’extrême droite française, a eu des positions très critiques à l’égard de l’Algérie, de son Histoire et de sa société. Comme, il attaque souvent l’islam et les musulmans « qui pourraient un jour remplacer les chrétiens en France ».
« Une idéologie néocoloniale »
La mise aux arrêts de Boualem Sansal provoque beaucoup de commentaire sur les réseaux sociaux en Algérie. « En 2012, il avait visité Israël, suscitant un tollé en Algérie. En 2016, il avait comparé les attentats de Nice (France) aux actes des révolutionnaires algériens, provoquant une indignation massive. Plus récemment, il a déclaré dans une vidéo que l’Algérie faisait historiquement partie du Maroc, franchissant ce que beaucoup considèrent comme un « ligne rouge ». Si ses œuvres, comme « 2084 » ou « Le Village de l’Allemand », sont encensées en France, elles sont vues chez nous comme des provocations au service d’une idéologie néocoloniale. L’arrestation de Sansal relance le débat : un intellectuel a-t-il le droit de renier l’histoire et les sacrifices de tout un peuple ? », s’est interrogé le Dr. Hamou, un médecin de Skikda, sur son compte.
« Sansal a récemment tenu des propos très dangereux a travers lesquels il remet en cause l’intégrité territoriale du pays, dont il conteste les frontières…Ce sont des propos inacceptables et historiquement faux…et punissables par la loi… Très franchement je ne comprends pas sa venue en Algerie… j’ai peine à croire qu’il est dans la provocation, d’autant qu’il serait rentré au pays en exhibant son passeport français », a souligné, de son côté, le journaliste et écrivain, Aziz Mouats.
«J’espère vivement que mon ami Boualem Sansal reviendra parmi nous très bientôt», a écrit, dans une tribune sur Le Point, Kamel Daoud. Kamel Daoud qui fait l’objet en Algérie de deux plaintes après la publication du roman « Houris » (aux éditions Gallimard). Il est accusé d’avoir une histoire personnelle du rescapé du terrorisme sans son consentement pour écrire le roman.
« Pantin utile »
Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger, connu par ses attaques haineuses contre l’Algérie et son peuple, a confié au journal français le Monde que son « ami » Boualem Sansal projettait de s’installer en France parce qu’il trouvait « l’Algérie irrespérable ».
« Il incarne tout ce que nous chérissons : l’appel à la raison, à la liberté et à l’humanisme contre la censure, la corruption et l’islamisme. Je compte sur les autorités françaises et européennes pour obtenir des informations précises et pour faire en sorte qu’il puisse circuler librement et revenir quand il le souhaitera en France », a écrit l’ex-Premier ministre français Édouard Philippe sur X,
« En définitive, à chaque poussée de fièvre anti-algérienne, Paris charge Alger de tous les maux alors que l’Algérie agit, toujours, selon le principe de cohérence. Accuser l’Algérie d’empêcher la liberté d’expression, alors que les Français détiennent toujours Pavel Durov, le fondateur de la messagerie Telegram, plateforme mondiale de l’expression, est la confirmation de cette sinistre comédie dont seul Sansal est le pantin utile », a conclu l’APS