Le projet de base militaire marocaine à Jerada, une « escalade » selon Tebboune

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La frontière entre l'Algérie et le Maroc fermée depuis 1994 (dr)
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“La construction de bases militaires à nos frontières est une forme d’escalade qui doit s’arrêter”. Le président Abdelmadjid Tebboune a de nouveau pointé du doigt, dans un entretien au journal français L’Opinion publié aujourd’hui, un projet marocain de construction d’une base militaire à Jerada, près de la frontière avec l’Algérie. C’est le dernier des contentieux né entre l’Algérie et le Maroc. 

La construction de cette “base” a été annoncée le plus officiellement du monde le 11 mai 2020 dans un décret signé par le chef du gouvernement marocain, Saad-Eddine Al-Othmani. Le décret n° 2.20.337 du 11 mai porte sur  “transfert d’un lot de terrain relevant du régime forestier au domaine privé de l’Etat” en vue de la “construction d’une “base militaire pour les forces armées royales, dans la province de Jerada”.

 Le décret,d’expropriation du terrain publié dans le Bulletin officiel, daté du 21 mai 2020 précise qu’il s’agit d’un terrain d’une  superficie de plus de 23 ha, situé dans la forêt de « Beni Yaala », commune de Laâouinate à Jerada dont la valeur a été fixée à 1.156.695 Dirhams qui sera payée par le ministère délégué auprès du Chef de gouvernement, chargé de l’Administration de la Défense nationale.

Il était inévitable qu’un tel projet de base située directement sur la frontière avec l’Algérie suscite de la méfiance. A la suite de l’annonce par des médias algériens d’une réplique d’Alger par la construction d’une base militaire, les responsables militaires  marocains ont œuvré à minimiser leur projet en indiquant qu’il ne s’agissait pas d’une “base” mais d’une  “petite caserne à vocation d’hébergement des troupes”. 

Une note d’information de l’armée marocaine assure que “la construction de cette nouvelle caserne n’a pas de but opérationnel, comme avancé par la presse, mais relève plutôt d’un plan de délocalisation des infrastructures militaires situées dans les centres urbains, entamé ces dernières années, et concernant plusieurs régions du Royaume”.

A l’évidence, cela est loin d’être suffisant pour convaincre la partie algérienne que la “base militaire”, évoquée dans le décret du chef de gouvernement marocain ne serait que de simples dortoirs pour les soldats. Récemment, un conseiller du ministre de la communication a qualifié le projet de “base militaire d’écoute juste à la frontière avec l’Algérie.”

Pour rappel, la frontière entre l’Algérie et le Maroc, longue de 1600 km, est fermée depuis 1994, le Maroc, accusant à tort les services algériens d’être derrière un attentat terroriste à Marrakech, a décidé d’imposer le visa aux citoyens Algériens. Alger a répliqué en décidant de fermer la frontière entre les deux pays. Depuis la situation est restée inchangée en raison des divergences de fond sur le dossier du Sahara Occidental.

Le chef de l’Etat algérien a indiqué qu’il revenait au Maroc « d’engager le dialogue avec le Polisario. Si les Sahraouis acceptent leurs propositions, nous applaudirons. Nous avons toujours soutenu les mouvements indépendantistes comme celui du Timor Est. C’est presque dogmatique. Nous aidons les peuples à exprimer leurs revendications. Nous l’avons fait au Sud Soudan, à Sao-Tomé-et-Principe, pour l’ANC dans la lutte contre l’apartheid… »

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