Le promeneur de l’aube, Hamid Debarrah
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J’aime retrouver les rues de Grenoble au travers de l’objectif de Hamid Debarrah, longer avec lui l’Isère, m’asseoir sur les bancs du chemin de halage vides de ses amoureux .

Hamid Debarrah nous parle du désespoir de vivre qui nous fait piétiner la nature. L’ombre est là et elle est dense, le silence s’installe et le mouvement se fige.. 

L’artiste nous parle du réel et le transforme par son regard et celui du photographe est perçant et sans illusion comme dans sa série Faciès inventaire au Musée de l’histoire de l’immigration à Paris.

Cette série qui se compose de neuf portraits d’immigrés algériens vivant dans un foyer . Chaque portrait comporte deux photographies de visage , une en tirage négatif, l’autre en positif comme une double absence dirait le sociologue Abdelmalek Sayad. A ces portraits vivent s’ajouter quatre photographies de leur espace, de leur quotidien dans ce foyer , structure des années 50, époque où la France recrutait de la main d’oeuvre étrangère et où et l’Etat et la société envisageaient une immigration de travail et non de peuplement …

Mais Hamid Débarras est un photographe abstrait qui a souvent frayé avec la peinture : ses couleurs sont celles de la terre avec des bruns, des gris, des ocres, des noirs.

Et parfois un bleu du ciel, résurgence de l’adolescence en Algérie ?

Le végétal observé était déjà présent dans sa période noir et blanc, les feuilles à l’aube étaient déjà prêtes à être photographier habillées de rosée comme autant de perles à contempler .

Hamid Debarrah utilise la couleur de manière binaire comme un noir et blanc, ici c’est le vert et bleu très souvent, mais le noir n’est jamais très loin. 

Son univers est poétique et désespéré et il nous entraine vers la mélancolie, celle de l’enfance qui interroge et qui promène son chagrin au bord de l’aube avant que le jour déplie sa fatigue . 

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