Législatives: le MSP dénonce les « dépassements », interpelle l’ANIE et déresponsabilise Tebboune

1
Législatives: le MSP dénonce les "dépassements", interpelle l'ANIE et déresponsabilise Tebboune
Législatives: le MSP dénonce les "dépassements", interpelle l'ANIE et déresponsabilise Tebboune
Google Actualites 24H Algerie

Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) évoque l’existence de dépassements et de violation de la loi électorale. Il estime que l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) n’a pas « tous les moyens » de surveiller le scrutin.


Le MSP, qui a décroché 64 sièges à l’Assemblée populaire nationale (APN) après les élections législatives de samedi 12 juin 2021, se plaint de dépassements et de non-respect de la loi électorale avant et durant le scrutin.


Le parti dit avoir saisi par écrit l’ANIE, 66 fois le jour du vote pour l’alerter sur des cas de violation de la loi et de « pratiques abusives » centralisées ou locales. « Nous n’avons reçu aucune réponse. Il y a un vrai problème de communication au sein de l’ANIE », souligne Abdelali Hassani Chérif, vice-président du comité électoral du MSP, lors d’une conférence de presse, organisée au siège du parti à Alger, ce mercredi 16 juin.


Rejet « politique » des candidatures

Il a évoqué le rejet de candidatures « pour des considérations politiques » et la non présence de surveillants et d’observateurs représentants les candidats et les partis dans certains centres de vote.


« Beaucoup de surveillants ont reçu leurs badges le matin même de l’élection sans savoir où ils étaient affectés. De plus, les applications numériques adoptées par l’ANIE étaient la plupart du temps non fonctionnelles, retardant la désignation des surveillants », a-t-il détaillé.


D’après lui, les procès verbaux des dépouillements n’ont pas été remis aux représentants des partis dans plusieurs wilayas.

« A Ain Defla et à Béchar, les listes du MSP sont les seules à avoir obtenu le seuil minimal (5%). Idem à Tlemcen et Constantine, où des voix ont été « détournées » vers un autre parti. Dans d’autres wilayas, comme à Chlef et Mila,  les PV de dépouillement au niveau des communes ne sont pas conformes avec ceux de la wilaya.

A Batna, les sièges ont été distribués sur les partis sans revenir au résultat des dépouillements. Dans certaines communes de cette wilaya, il y a eu des bourrages d’urnes en faveur des candidats de la région », a précisé Abdelali Hassani Chérif. Il a également parlé de l’annulation des bulletins où l’électeur n’a pas coché pour un candidat sur une liste, comme à Alger, Oran et Constantine. Selon la nouvelle loi, ces bulletins doivent être validés en faveur de la liste concernée mise en enveloppe.

« En finir avec les contradictions » de la loi électorale

L’institution de Mohamed Charfi a, selon lui, pris beaucoup de retards dans certaines opérations d’avant le scrutin comme l’envoi des fiches d’inscription des candidats et le choix des numéros d’identification des partis et des candidats (le 04 pour le MSP). « Ce numéro a été choisi qu’après le début de la campagne électorale, ce qui a retardé les opérations de préparation des documents et des affiches. Le CD portant fichier électoral nous a été livré tardivement aussi. Le fichier relatif à la communauté algérienne à l’étranger a été envoyé le dernier jour de la campagne électorale », a-t-il dit.


Le MSP réclame une nouvelle révision de la loi portant régime électoral pour « en finir avec les contradictions et les ambiguïtés ». « Nous avons constaté que des délégations locales de l’ANIE donnaient des explications subjectives de ce texte de loi. Un texte adopté dans la précipitation. Nous avons envoyé cinq notes à l’ANIE pour nous donner des éclaircissements sur les dispositions de la loi », a-t-il annoncé.


« Charfi n’a pas les instruments nécessaires… »

« Nous innocentons le président de la République de ces dépassements dangereux ayant eu des influences sur les résultats. Et nous n’accusons pas le président de l’ANIE. Il ne peut pas savoir ce qui se passe dans les wilayas. Charfi n’a pas les instruments nécessaires pour le faire. Et, il ne doit pas s’énerver », a déclaré, pour sa part, Abderrazak Makri, président du MSP, lors de la même conférence de presse.


Mohamed Charfi et ses collaborateurs doivent, selon lui, répondre aux observations émises par le parti et aux recours qui seront introduits, « cas par cas ». « Nous avons essayé de contacter M.Charfi, mais nous n’avons pas eu de réponse. Aussi, avons-nous décidé de s’adresser aux médias et à l’opinion publique », a-t-il dit.


Abderrazak Makri s’est demandé pourquoi le président de l’ANIE n’a pas annoncé le taux de participation (lors de la conférence de presse du mardi 15 juin) . « Il est de la responsabilité de l’ANIE d’annoncer ce taux, pas des journalistes. Et pourquoi le président de l’ANIE n’a pas communiqué le nombre de voix obtenues par chaque parti comme ce fut le cas par le passé ? Et pourquoi a-t-il célébré l’avancée des candidats indépendants ? Ces indépendants ne représentent pas ce que veut le président de la République  de la société civile. La plupart des listes des indépendants est constituée d’anciens militants d’autres partis ou d’élus locaux », a-t-il constaté soulignant que les indépendants étaient toujours présents lors de précédentes législatives.


« Le président de l’ANIE aurait dû expliquer la victoire du FLN, cela n’était pas attendu », a appuyé Abderrazak Makri. Le FLN a décroché 104 sièges sur les 407 de l’APN, gardant la position de première force politique de la chambre basse du Parlement.


Makri estime que le MSP est « un parti sur lequel l’Etat peut compter »

Malgré les observations émises,  Abderrazak Makri a qualifié de réussi l’engagement du MSP dans les élections législatives du 12 juin. « Les résultats d’aujourd’hui nous rappellent ceux de 1997 (64 sièges). Nous avons pu effacer nos divisions. Nous allons laisser pour les prochaines générations un mouvement uni, harmonieux et efficace. Nous n’avons pas peur pour son avenir », a-t-il noté. Et de poursuivre : « nous avons construit pour l’Algérie un parti sur lequel l’Etat peut compter. Un parti qui peut être une référence au sein de la société ». Il a souligné que le MSP a pu unifier ses rangs et se protéger des coups extérieurs.

Article précédentCoronavirus: 343 nouveaux malades et 10 décès ces dernières 24 heures en Algérie
Article suivantAbderrazak Makri: « les résultats déclarés des législatives ne nous permettent pas de former le gouvernement »

1 commentaire

Laisser un commentaire