Liban : le verdict sur l’assassinat de Rafic Hariri blanchit le Hezbollah (décryptage)

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C'était le Le 14 février 2005, Rafic Harir est tué avec 21 autres personnes dans une attentat. (DR)
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Ceux qui, fort nombreux, au Liban attendaient du verdict du Tribunal spécial sur le Liban (TSL) au sujet de l’affaire de l’assassinat de Rafic Hariri une opportunité pour en découdre ou délégitimer le Hezbollah sont déçus.

Le verdict du Tribunal spécial du Liban prononcé mardi concernant des accusés présumés liés au parti de Hassan Nasrallah ne permet pas de l’incriminer. Trois acquittements, une seule inculpation et surtout le constat qu’il n’existait aucune preuve liant le Hezbollah ou la Syrie à l’attentat-suicide du 14 février 2005, qui a fait 22 morts dont Rafic Hariri. Le bilan n’a rien de réjouissant pour ceux qui attendaient de ce verdict une mise en cause franche du Hezbollah qui est au cœur de la vie politique libanaise et engagé dans le bras de fer géopolitique qui se déroule dans la région.

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), imposé via la résolution 1757 du Conseil de sécurité en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations unies, a bien noté qu’il s’agissait d’un «acte politique perpétré par des personnes dont les activités étaient menacées par celles de Rafic Hariri». Mais les juges ont déclaré qu’ils ne disposaient pas de «preuve» permettant d’établir la responsabilité directe des dirigeants de la Syrie et du Hezbollah dans l’attentat, même s’ils ont «peut-être eu des motifs d’éliminer M. Hariri et ses alliés politiques». Le « peut-être » n’est pas une notion de droit et il peut aussi s’appliquer à bien des entités… autres que le Hezbollah

Six ans de procédure, plus de 900 millions de dollars dépensés pour en arriver à un verdict qui déçoit clairement les partisans du courant du Futur et les autres adversaires du Hezbollah. Les dirigeants des courants et factions hostiles au Hezbollah s’accrochent au fait que la personne incriminée, Salim Ayache, serait membre de ce parti et que ce dernier est donc également condamné. Il reste que factuellement, le TSL s’est limité à désigner un membre « présumé » du Hezbollah sans mettre en cause ce dernier.

La « satisfaction » exprimée par les dirigeants politiques anti-Hezbollah contraste singulièrement avec la grosse déception des leurs partisans. L’Arabie saoudite, les Etats-Unis et Israël ont bien entendu vu dans le verdict une condamnation du Hezbollah. Mais la déception enregistrée dans le camp de Hariri et des autres forces anti-hezbollah, très forte selon un reportage de l’Orient le jour, donne une idée de l’impact d’un verdict qui aura en définitive blanchi la direction du Hezbollah et Damas.

 « Il n’y a pas de preuve de quelque implication que ce soit de la direction du Hezbollah », a déclaré mardi 18 août le juge David Re, lors de la lecture du verdict de ce procès. Le verdict du Tribunal spécial ne pourra pas être sérieusement utilisé dans la campagne anti-Hezbollah qui a connu une relance avec l’explosion du port de Beyrouth. Elle a même donné lieu à une dangereuse libération d’un racisme anti-chiite dépassant très largement le cadre de l’opposition politique au parti de Hassan Nasrallah.

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