L’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé jeudi qu’il était candidat pour diriger un nouveau gouvernement, dont la mission sera d’endiguer l’écroulement économique du pays après l’énorme explosion qui a détruit le port de Beyrouth.
Le président français Emmanuel Macron avait appelé le mois dernier la classe politique libanaise a mettre rapidement en place un nouveau gouvernement, première étape nécessaire pour permettre une sortie de crise, mais jusqu’ici les efforts entrepris n’ont pas abouti.
« Je suis clairement candidat » à la formation d’un nouveau gouvernement, a déclaré M. Hariri lors d’une interview accordé à la télévision libanaise MTV, « je ne fermerai pas la porte au seul espoir qu’il reste pour le Liban de se redresser ».
Le pays est confronté à sa pire crise économique depuis des décennies et ne s’est pas encore remis de l’impressionnante explosion qui a dévasté le port de Beyrouth le 4 août dernier, entraînant la mort de plus de 200 personnes, des milliers de blessés et d’énormes dégâts dans la capitale.
Le président Michel Aoun doit consulter dans une semaine le Parlement avant de nommer le nouveau chef du gouvernement.
M. Hariri s’est de son côté dit prêt à entamer les discussions avec les différentes formations politiques dès la semaine prochaine, « si toutes sont toujours d’accord sur le programme » discuté avec M. Macron.
L’ancien Premier ministre avait été poussé à la démission à l’automne dernier par d’importantes manifestations demanant un profond renouvellement de la classe politique nationale, accusée d’être incompétente et corrompue.
Le gouvernement qui avait pris la suite, dirigé par Hassan Diab, avait démissionné après l’explosion.
Son successeur, Mustapha Adib, a également renoncé le mois dernier, quelques semaines seulement après sa désignation, confronté aux blocages des deux principaux partis chiites, le Hezbollah et Amal, dans ses tentatives de formation d’un nouveau gouvernement.
Dans le Liban multi-confessionnel à l’équilibre politique délicat, la formation d’un nouveau gouvernement peut prendre plusieurs mois de négociations.
Mais selon M. Hariri, l’ensemble de la classe politique s’est entendue avec M. Macron, qui s’est rendu à deux reprises à Beyrouth depuis l’explosion, afin de mettre de cotés leurs différends durant six mois et sauver le pays d’une catastrophe.
« Chacun peut créer des problèmes lors de la formation du gouvernement mais si les partis veulent réellement stopper l’effondrement et reconstruire Beyrouth, ils doivent suivre l’initiative française », a estimé Saad Hariri.