Dans ses locaux fraîchement rénovés, l’Institut français d’Algérie (IFA) promet une année 2025 riche en événements culturels. Après une réhabilitation d’envergure, l’établissement s’apprête à déployer une programmation ambitieuse, marquée par une ouverture accrue aux échanges culturels.
L’ancienne caserne militaire construite au début du XXe siècle a été repensée et modernisée en vue faire du site, un lieu fort d’échanges interculturels.
Depuis octobre dernier, Cécile Renault, ancienne conseillère de coopération et d’action culturelle à Taïwan, prend les rênes de l’IFA avec l’ambition de bâtir des ponts entre les deux rives et de mettre à l’honneur la diaspora et son rôle central dans ce projet. Le 27 janvier, elle a rencontré pour la première fois la presse nationale afin de dévoiler les grandes lignes de la saison à venir.
Cette rencontre a également été l’occasion pour les journalistes de découvrir les nouveaux espaces de l’IFA, dont une médiathèque dont la réouverture est imminente, une salle de spectacle aux normes, un restaurant et une cafétéria. Des espaces qui seront ouverts progressivement public alors que l’ouverture formelle de l’Institut au public aura lieu en avril prochain.
L’IFA entend se positionner comme un espace de rencontres et de savoir, ouvert à tous, y compris aux non-francophones. Sa directrice souligne la volonté de son équipe de briser les barrières linguistiques et culturelles : « Ces espaces sont conçus pour être des lieux de retrouvailles, d’échanges et de débats », affirme Cécile Renault.
Parmi les temps forts annoncés, un grand projet : « La Saison de la Méditerranée« , qui se tiendra à l’été 2026 en France et rassemblera des artistes binationaux du pourtour méditerranéen. Un événement auquel le président français accorde une importance particulière, souhaitant favoriser la rencontre entre Français issus de diverses cultures méditerranéennes.
L’année 2025 sera également marquée par une programmation variée. En février, le sport sera à l’honneur avec un hommage à feu Rachid Mekhloufi, des discussions sur les Jeux paralympiques et une réflexion sur l’impact du rugby chez les jeunes. Les soirées du Ramadhan s’annoncent animées avec des concerts de chaâbi, des ateliers et diverses festivités. Le mois suivant, l’IFA mettra en avant le mois du patrimoine, avant de céder la place au festival culturel européen, rendez-vous annuel incontournable.
L’institut prévoit aussi de renforcer ses cours d’apprentissage du français pour les plus jeunes, en ciblant davantage les enfants de 6 à 10 ans et en élargissant son offre aux 4-6 ans.
Cette programmation illustre la volonté de l’IFA de devenir un carrefour culturel dynamique et accessible à tous, tout en tissant des liens plus forts entre l’Algérie et la France. « Notre objectif, comme le souligne souvent notre ambassadeur à Alger, est d’apaiser et de renforcer les relations entre nos deux pays. Nous sommes dans une logique constructive », assure Cécile Renault, interrogée sur le contexte diplomatique actuel.
À noter que Cécile Renault, spécialiste des questions mémorielles et diplomate aguerrie, a pris la tête de l’Institut français d’Algérie à l’automne dernier. Diplômée de Sciences Po Paris et passée par l’ENA, elle a occupé des postes clés, notamment comme directrice adjointe du Musée du Quai Branly et conseillère culturelle à Taïwan. Elle succède à Ahlem Gharbi et entame son mandat dans un contexte sensible, avec l’ambition de dynamiser les échanges culturels entre les deux pays.
