L’Iran n’a pas intérêt à la guerre, Israël vit de la guerre avec le soutien des Etats-Unis et, aussi, le délirant racisme anti-palestinien des héritiers du nazisme. De cette équation, les analystes ont développé l’idée que Téhéran fait face à un “dilemme stratégique”: un conflit ouvert avec Israël (et les Etats-Unis) ou accepter, comme “normale” une situation où l’entité sioniste peut se permettre de mépriser toutes les règles.
En attaquant le consulat d’Iran à Damas, territoire iranien au regard du droit international, Israël a dépassé une ligne rouge et Téhéran, malgré les menaces américaines, se devait de réagir. Directement et non par le biais des autres acteurs de ‘“l’axe de la résistance”. Elle vient de le faire dans la nuit de samedi à dimanche à travers des attaques de drones et de missiles lancés à partir de son territoire contre Israël. L’opération, baptisée « Promesse honnête », a été « lancée avec l’approbation du Conseil suprême de sécurité nationale et sous la supervision de l’état-major général des forces armées », a indiqué la télévision iranienne.
L’attaque a été précédée par une opération des forces spéciales maritimes des gardiens de la révolution iraniens qui ont saisi un porte-conteneurs « lié » à Israël dans le Golfe. L’opération a eu lieu « près du détroit d’Ormuz », a indiqué l’agence iranienne IRNA, en soulignant que le navire, le MSC Aries, « géré par la société Zodiac, qui appartient au capitaliste sioniste Eyal Ofer », était en train d’être « dirigé vers les eaux territoriales » iraniennes. En clair, la riposte iranienne peut-être très variée et peut aller jusqu’à la fermeture du détroit d’Ormuz;
Téhéran avait promis cette punition après l’attaque contre son consulat à Damas (Syrie), elle vient de le faire. L’attaque est mesurée – au regard de la distance, ces drones et missiles pouvaient être aisément traités – mais le message est clair: aucune attaque contre l’Iran ne restera sans riposte. L’Iran a mis en œuvre l’article 51 de la Charte des Nations unies relatif à la légitime défense et le fera à chaque fois qu’il est attaqué.
Le bal des hypocrites
L’affaire vient d’ailleurs de mettre, une fois de plus, en exergue le “double standard” des occidentaux qui osent parler “d’attaque sans précédent” et “d’escalade” alors qu’ils ont refusé de condamner l’atteinte manifeste au droit international qu’a été l’attaque contre le consulat iranien à Damas. La réunion du conseil de sécurité qui va se réunir ce dimanche soir (heure d’Alger) va être l’occasion de voir se déployer les déclarations hypocrites des occidentaux contre l’Iran. Ni la Chine, ni la Russie ne vont laisser passer une condamnation qui occulte les faits: l’agresseur c’est Israël. En attaquant le consulat iranien à Damas, Tel-Aviv – et ses soutiens occidentaux – ont voulu tester l’Iran. La réponse est venue, mesurée mais ferme. Toute attaque contre le territoire iranien – le consulat à Damas est un territoire iranien au regard du droit – entraînera une riposte. La volonté iranienne d’éviter, dans le contexte actuel, une entrée en guerre ne veut pas dire qu’Israël à les mains libres pour agresser l’Iran. La riposte viendra de l’Iran directement et non pas des autres acteurs de la résistance.
