À peine l’Algérie a-t-elle rejeté la liste française de ressortissants à expulser que le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, s’est empressé d’accuser, sur son compte X, Alger de bafouer le droit international. Une rengaine usée qui ne résiste pas à l’analyse, tant les faits pointent du doigt Paris comme le véritable contrevenant aux engagements bilatéraux et internationaux. Cinq arguments clés le démontrent avec clarté.
D’abord, l’Algérie a légitimement refusé la liste transmise par la France, une démarche unilatérale sans fondement dans les accords algéro-français ni dans trente ans de pratique concertée. Loin d’un simple refus, Alger a dénoncé le mépris des procédures établies – reliant préfectures françaises et consulats algériens – et l’usage abusif par Paris de menaces et d’ultimatums, en violation des principes du droit international. La réponse algérienne ? Un appel au respect des canaux traditionnels, loin de l’arbitraire imposé par la France.
Ensuite, cette crise révèle un affrontement sur la protection consulaire. L’Algérie assume pleinement son devoir envers ses ressortissants, un droit consacré par la convention consulaire de 1974, que la France esquive sciemment. L’article 33 de cet accord oblige Paris à notifier toute mesure privative de liberté contre des Algériens, une obligation bafouée, entravant la mission protectrice d’Alger.
Troisièmement, Retailleau brandit la Convention de Chicago pour menacer Air Algérie, accusée de bloquer des expulsions sans laissez-passer consulaires. Une accusation creuse : ce texte ne prévoit aucun embarquement forcé et autorise même les compagnies à refuser des passagers sans documents valides, contredisant les prétentions françaises.
Quatrièmement, les restrictions d’accès au territoire français imposées aux diplomates algériens, vantées par Retailleau, violent l’accord de 2013. Ces mesures exigent une notification préalable, ignorée par Paris, qui préfère les effets d’annonce à la légalité.
Enfin, la rumeur d’une suspension de l’accord de 2013 sur l’exemption de visas pour les passeports diplomatiques et de service – et non celui de 2007, abrogé depuis 2013 – exige une clarification. Cet accord stipule une procédure de notification que la France doit respecter, et non contourner par des déclarations médiatiques.
Ces cinq points dessinent une vérité implacable : l’Algérie honore ses engagements, quand la France les foule aux pieds avec une ironie saisissante, accusant autrui de ses propres fautes. Comme le dit le proverbe arabe : « Le sot ne lit que ce qui est en lui. » Cette escalade met en lumière un différend où la souveraineté algérienne s’oppose aux dérives d’une politique française en quête de bouc émissaire.
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