L’Algérie a exprimé ce mardi 25 mai 2021 son « ferme rejet » de toute action visant à changer le gouvernement au Mali par la force, appelant les acteurs maliens à privilégier le dialogue pour un déroulement paisible de la transition, indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
« L’Algérie suit avec une très grande préoccupation les derniers développements intervenus en République du Mali et souligne son ferme rejet de toute action de nature à consacrer un changement de Gouvernement par la force, en violation du principe cardinal de l’Union Africaine en la matière », souligne le ministère.
Elle « appelle tous les acteurs concernés à faire preuve d’un sens de responsabilité et à privilégier le dialogue afin de préserver le déroulement paisible et pacifique de la transition et de maintenir la paix et la stabilité dans le pays « , relève-t-il.
« L’Algérie réaffirme son soutien aux autorités maliennes de transition, sous le leadership du Chef de l’Etat M. Bah N’Daw, auxquelles elle n’a cessé d’apporter un appui multiforme en vue d’aboutir au retour définitif de l’ordre constitutionnel, sur la base des engagements souscrits aux termes de la Charte de transition adoptée le 12 septembre 2020, et entérinée par l’ONU, l’UA et la Cédéao « , ajoute le communiqué.
Au Mali, la situation est tendue depuis l’annonce lundi du nouveau gouvernement. Celui-ci est composé de 25 membres. Il a été constitué après la démission de la précédente équipe présentée le 14 mai par le Premier ministre de transition Moctar Ouane.
Moctar Ouane, reconduit par le président de la transition, Bah N’Daw, avait indiqué dimanche qu’il avait terminé les consultations pour former le nouveau gouvernement. Tous les regroupements politiques consultés, excepté une frange du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) s’étaient dis prêts à rentrer dans le gouvernement.
Le président et le premier ministre de la transition, Bah Ndaw et Moctar Ouane, ont été conduits sous la contrainte par des soldats au camp militaire de Kati, prés de Bamako dans un apparent coup de force après la formation du nouveau gouvernement.
Condamnations contre le « coup de force » au Mali
La communauté internationale a condamné mardi « le coup de force » au Mali qui s’est déroulé dans la soirée de lundi et exigé la libération immédiate et sans conditions du président de la transition, Bah Ndaw, et de son Premier ministre, Moctar Ouane.
le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé dans un tweet « au calme » au Mali et à la « libération inconditionnelle » de ses dirigeants civils, arrêtés dans la journée par des militaires.
Selon des diplomates à New York, le Conseil de sécurité de l’ONU pourrait tenir une réunion d’urgence dans les prochains jours sur la situation au Mali.
Le Conseil européen a, dans un communiqué, condamné « avec fermeté l’enlèvement du président de transition du Mali et du Premier ministre et a appelé à leur libération immédiate ».
Le Conseil a prévenu que « l’Union européenne était prête à envisager des mesures ciblées à l’encontre des dirigeants politiques et militaires faisant obstruction à la transition au Mali ».
Dans un communiqué commun, le Comité de suivi de la transition composé notamment de la mission des Nations unies au Mali (Minusma), de la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao), l’Union africaine, et de l’Union européenne ont affirmé « leur ferme soutien aux autorités de la transition ».
Les membres de ce comité ont fermement condamné « la tentative de coup de force » survenue à la suite de la publication du décret portant nomination des membres du gouvernement par le président de la transition sur proposition du Premier ministre.
Le communiqué a également exigé « la libération immédiate et inconditionnelle » de ces autorités en rappelant que les militaires qui les détiennent seront tenus « personnellement responsables de leur sécurité ».
Le Comité de suivi a réaffirmé son « soutien ferme » aux autorités de la transition en exigeant que le processus reprenne son cours pour se conclure dans les délais prévus. »La communauté internationale rejette par avance tout acte imposé par la contrainte, y compris des démissions forcées », a précisé le communiqué qui a aussi annoncé l’arrivée demain dans la capitale malienne d’une délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao).
Réagissant à ce coup de force, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a appelé à la « libération immédiate et inconditionnelle du Président et du Premier ministre » maliens, conduits « sous contrainte » par les forces militaires à la base de Kati (à 15 km de Bamako).
La Minusma a lancé son appel via Twitter, lundi dans la soirée. « Nous suivons avec attention les événements et restons engagés en appui à la Transition. Nous appelons au calme et exigeons la libération immédiate et inconditionnelle du Président et du Premier ministre. Ceux qui les détiennent devront répondre de leurs actes », a écrit la mission onusienne.
Le président congolais, président en exercice de l’Union africaine (UA), Félix Tshisekedi a « fermement » condamné « toute action visant à déstabiliser le Mali », appelant « tous les acteurs de la transition politique malienne à la retenue ainsi qu’au respect de la Constitution ».
Tshisekedi qui s’exprimait sur le compte twitter de la présidence congolaise a également appelé à la « libération immédiate et inconditionnelle » des personnalités arrêtées.
« Tout doit être mis en œuvre afin de préserver la stabilité du Mali et consolider la paix dans la sous-région », a encore plaidé le président de l’Union africaine.
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