Mohamed Lamin Haddi, militant des droits de l’homme et journaliste sahraoui collaborateur de RASD-TV, en grève de la faim depuis 78 jours, détenu à la prison de Tiflet à Rabat, est en danger de mort. L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a lancé un appel aux autorités marocaines pour faire “prévaloir le principe d’humanité et à le libérer au plus vite”.
Le journaliste, détenu depuis le 20 novembre 2010 et condamné à 25 ans de prison, s’est engagé dans une grève de la faim depuis le 13 janvier dernier pour dénoncer les mauvais traitements qu’il subit en prison. Les autorités pénitentiaires ont décidé de le nourrir de force par une sonde nasogastrique. “Lors d’un appel qu’il a pu passer à sa mère le 24 mars dernier, Mohamed Lamin Haddi a expliqué ne plus sentir la moitié de son corps” indique le communiqué de RSF qui souligne que l’état de santé et les conditions de détention du journaliste sahraouie “sont particulièrement inquiétants”.
La famille de Mohamed Lamin Haddi empêchée de le voir
Les autorités marocaines font le black-out et refusent le droit de visite à sa famille.Sa mère qui est allée aux nouvelles a été arrêtée par la police marocaine sur plainte du directeur de la prison qui l’a accusé de provoquer des “troubles à l’entrée de l’établissement”.
“Le supplice de Mohamed Lamine Haddi n’a que trop duré. Il est temps d’y mettre un terme et de sortir de l’oubli un journaliste victime d’un conflit vieux de 30 ans qui est en grève de la faim depuis plus de deux mois ! Le principe d’humanité doit prévaloir et dépasser les questions territoriales. Mohamed Lamine Haddi, jeté en prison il y a dix ans à l’issue d’une procédure inique, est aujourd’hui en danger de mort, il doit être au plus vite libéré. Nous lançons un appel d’urgence pour que les autorités marocaines mettent fin à son calvaire” a déclaré le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire.
Mohamed Lamin Haddi, également membre de l’Association sahraouie des victimes de violations graves des droits de l’Homme commises par l’État marocain (ASVDH), avait couvert le démantèlement du campement de protestation de Gdeim Izik, près de Laäyoun. Une opération qui avait tourné au massacre et a fait, selon le Front Polisario, 36 morts.
[…] Mercredi, Me. Aicha Zamit, membre du collectif de la défense de ces détenus, a fait état d’une « dégradation de l’état de santé de quelques-uns de ces 23 détenus, suite à « une hypoglycémie aiguë et une baisse de la tension ». Elle a fait savoir qu’ils font l’objet d’un contrôle médical à l’intérieur de la prison El Harrach. L’avocate évoque « un recours à l’alimentation obligatoire pour certains détenus », malgré leur refus d’interrompe la grève de la faim. […]