Paris, 17 octobre 1961, 20 h 30. Une crime d’Etat. Un déni d’un crime. Un enseignant tenace qui fait de la reconnaissance de ce crime l’objectif de sa vie. Ici on noya les Algériens de Fabrice Riceputi raconte ce combat passionnant pour la justice. Un essai d’une qualité édité en Algérie par Media-Plus.
C’est la force de conviction de l’historien, Jean-Luc Einaudi, alors éducateur, pour que la lumière soit faite sur cette partie volontairement passée sous silence de l’histoire française.
À cinq mois de la fin de la guerre d’Algérie, des dizaines de milliers d’Algériens, hommes, femmes et enfants, manifestent pacifiquement contre le couvre-feu qui leur est imposé le 5 octobre 1961 par le préfet de police Maurice Papon. La répression est d’une violence inouïe : onze mille personnes sont raflées, brutalisées et détenues dans des camps improvisés. Plus d’une centaine sont « noyées par balles » dans la Seine. Pourtant, le lendemain, les rapports officiels ne font état que de deux morts.
Fabrice Riceputi, auteur de Ici, on noya les Algériens, édité en Algérie par Media-Plus et qui sera demain dans les librairies, raconte ce combat mené contre ce mensonge d’État par un «simple citoyen» qui s’est fait chercheur. Ce citoyen, en l’occurence, Jean-Luc Einaudi, a mené cette quête de vérité pendant trente ans.
Un héros moral qui surmonte les obstacles de l’omerta, les archives verrouillées et les procès pour faire connaître et reconnaître le crime d’État. Une bataille intellectuelle, judiciaire et politique retracée par Fabrice Riceputi dans un récit documenté et passionnant.
Né en 1958, enseigne l’histoire-géographie dans un quartier populaire de Besançon. Il anime le blog campvolant.com consacré à l’actualité des questions coloniales et postcoloniales. Il a mené un important travail de recherche pour écrire ce livre, dont les sources comprennent, notamment, des archives privées et des entretiens avec certains des protagonistes de « la bataille d’Einaudi».
Un combat à poursuivre à l’heure où la République des droits de l’Homme s’obstine à refuser de regarder en face son histoire coloniale et persiste à vouloir construire le récit qui écorche le moins son « image de marque ».
Cet essai est précédé d’un texte inédit d’Edwy Plenel, journaliste et cofondateur de Mediapart, « Une passion décoloniale » ainsi que d’une préface de Gilles Manceron, spécialiste de l’histoire coloniale française.
Ici, on noya les Algériens- Éditions Média-Plus, Constantine, octobre 2021 pour l’Algérie. 288 pages 1.200 DA
Déjà parus chez Média-Plus et disponibles:
– LE 17 OCTOBRE DES ALGÉRIENS DE MARCEL & PAULETTE PÉJU SUIVI DE LA TRIPLE OCCULTATION D’UN MASSACRE PAR GILLES MANCERON Éditions Média-Plus, Constantine, 2012. 199 pages
– La bataille de Paris, 17 octobre 1961 Jean-Luc Einaudi Média-Plus, Constantine, 1994